La digitalisation constitue le plus grand défi auquel le ministère de la Justice s'efforce de faire face, a déclaré lundi à Rabat, Abdellatif Ouahbi. Le ministre, qui s'exprimait devant les députés, a reconnu qu'il s'agit de l'un des secteurs qui accusent un retard en termes de numérisation, ou souffre d'une dispersion dans les méthodes de gestion numérique. En réponse à une question des députés istiqlaliens, sur «l'échec de la réception numérique des dossiers dans le secteur de la justice», le ministre a relevé des difficultés dans ce dossier, et la nécessité de gros efforts, surtout qu'il s'agit d'un agencement numérique de documents, secrets, mémorandums et autres, en plus de la présence de plusieurs parties prenantes y participant, notamment des avocats, des juges, des experts et autres. Abdellatif Ouahbi a précisé que la situation actuelle de la digitalisation du secteur de la justice est marquée par la dispersion. Les avocats travaillent avec des programmes spéciaux, tandis que chaque département au sein du ministère et chaque tribunal fonctionne avec ses propres programmes. Il a ajouté que son ministère essaie actuellement d'unifier la gestion électronique, avec la création d'une plateforme spéciale pour les avocats, sachant que la création de cette dernière nécessite la promulgation de lois pour contrôler le secteur. Dans ce contexte, le ministre a indiqué que le département, après avoir achevé les projets de lois de procédure civile, ainsi que la procédure pénale, travaille actuellement à la préparation d'une loi pour la numérisation des procédures civiles et pénales. Il a estimé que la digitalisation du secteur faciliterait l'accès à la justice pour les citoyens et les personnes à charge, tout en réduisant la corruption dans le secteur jusqu'à 90%. Elle faciliterait également la fourniture de services dans le secteur de la justice aux Marocains vivant à l'étranger, a-t-il conclu.