De Washington, Nasser Bourita n'est pas revenu bredouille. L'administration Biden a officiellement «salué», pour la première fois, la Déclaration du 22 décembre 2020. Un accord qui lie la reconnaissance des Etats-Unis de la marocanité du Sahara au rétablissement de Rabat de ses relations diplomatiques avec Tel-Aviv. Les entretiens, du lundi 22 novembre à Washington, entre Nasser Bourita et Antony Blinken, ont permis au Maroc de marquer quelques points. A cette occasion, le soutien des Etats-Unis au plan marocain d'autonomie au Sahara occidental présenté en 2007, a été réitéré. Un appui qui s'inscrit en droite ligne de la politique suivie par les administrations précédentes : George W. Bush, Barak Obama et Donald Trump. Lors de la rencontre, le royaume a surtout pu arracher un autre soutien. Le communiqué final du Département d'Etat réserve un passage pour «saluer», pour la première fois, le premier anniversaire de la Déclaration conjointe entre le Maroc, Israël et les Etats-Unis, signée le 22 décembre 2020 au palais royal de Rabat devant le roi Mohammed VI. Un accord qui lie la reconnaissance de la marocanité du Sahara par l'administration Trump à la reprise par Rabat de ses relations diplomatiques avec Tel-Aviv. Le texte précisait, en effet, que «les Etats-Unis reconnaissent la souveraineté marocaine sur l'ensemble du territoire du Sahara occidental et réaffirment leur soutien à la proposition d'autonomie sérieuse, crédible et réaliste du Maroc comme seule base pour une solution juste et durable du différend sur le territoire du Sahara occidental». Un autre pas de l'administration Biden Pour rappel, après quelques mois d'hésitation et de spéculations sur une possible révision de la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, les services de Blinken ont rendu public, le 18 mai, ladite Déclaration. La publication du document était interprétée comme un premier pas de la part du président Joe Biden en direction du royaume. Une décision qui intervenait dans un contexte politique particulier pour le Maroc, alors en crise ouverte avec l'Espagne, suite à l'hospitalisation de Brahim Ghali et l'exode de milliers de Marocains vers Ceuta. En effet le même jour de sa diffusion sur le site du Département d'Etat, Antony Blinken téléphonait à Nasser Bourita pour saluer le «rôle clé» du Maroc pour «assurer la stabilité dans la région». Des éloges qui ont fait bondir les médias espagnols. En insistant sur la commémoration du premier anniversaire de la Déclaration du 22 décembre, le Maroc glane un point face à l'Algérie et le Polisario. Et pour cause, les deux alliés qualifient toujours de «simple tweet», la décision du président Trump, du 10 décembre 2020 reconnaissant la marocanité du Sahara. Or, la Déclaration publiée de manière officielle porte la signature d'un représentant des Etats-Unis en la personne de Jared Kushner, conseiller spécial de Donald Trump. Ce mardi, un média algérien proche du pouvoir, commentant le communiqué final sanctionnant les entretiens entre Nasser Bourita et Antony Blinken, a invité le Polisario à poursuivre «la lutte armée».