L'Algérie et l'Afrique du sud veulent avoir plus qu'un droit de regard sur la mission du nouvel envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara occidental. Les deux alliés veulent définir, à eux seuls, le cadre des actions de Staffan de Mistura, l'enjoignant à «coordonner étroitement» avec l'Union africaine dans le règlement du conflit. Alger et Pretoria précisent dans un communiqué conjoint diffusé ce dimanche, que l'objectif de cette «coordination» n'est autre que «d'assurer la mise en œuvre de la décision du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA, adoptée le 9 mars 2021 invitant le Royaume du Maroc et la République arabe sahraouie démocratique (RASD), tous deux membres de l'UA, à entamer des négociations directes sans conditions préalables à cet effet». Une résolution que le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avait qualifiée de «non événement», dans des déclarations à la presse. Dans leur communiqué publié au terme de la visite de la ministre sud-africaine des Affaires étrangères Naledi Pandor à Alger, l'Algérie et l'Afrique du sud, ne se sont pas contentées de rappeler la décision du CSP datant du mois de mars, mais ont exhumé une vieille décision de l'instance exécutive des Nations unies. Les deux pays demande ainsi à De Mistura de «réactiver le processus de l'ONU en vue de la mise en œuvre du Plan de règlement adopté à l'unanimité par le Conseil de sécurité dans sa résolution 690 (1991)». Un texte qui, depuis de nombreuses années, a disparu des résolutions des Quinze sur la question du Sahara occidental. Les deux parties ont par ailleurs réaffirmé leur engagement «à soutenir la lutte légitime du peuple sahraoui pour l'exercice de son droit inaliénable à l'autodétermination». Après une visite de trois jours à Alger, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères est arrivée ce dimanche dans les camps de Tindouf.