Une quarantaine de ressortissants marocains en situation administrative irrégulière en Algérie ont pu regagner leur pays, ce mardi après-midi, après l'ouverture exceptionnelle d'un couloir humanitaire dans la zone frontalière de Zouj Beghal pour permettre ce passage. L'Association d'aide de migrants en situation vulnérable à Oujda (AMSV) s'est rendue sur les lieux pour les accueillir, en coordination avec les familles jusque-là identifiées. Le retour a concerné trois catégories des ressortissants marocains, dont ceux ayant envisagé de partir en Europe en mer depuis les côtes du royaume mais qui se sont retrouvés dans les eaux algériennes, après la dérive de leur embarcation. Les autres concernés font partie de ceux ayant envisagé de partir en Europe en tentant de rallier la Libye, mais dont le voyage s'est arrêté en Algérie, en plus de ceux ayant tenté de rejoindre la rive nord de la Méditerranée depuis le pays voisin. Président de l'AMSV à Oujda, Hassan Ammari a indiqué que son association avait connaissance du retour de sept à huit ressortissants dont les cas étaient suivis par l'association, en contact avec les proches. Mais l'ouverture temporaire de la frontière a été l'occasion pour permettre le retour d'autres sans-papiers, dont les familles devront être mises au courant. Dans ce sens, le militant a salué l'initiative, soulignant l'importance de la continuité des actions humanitaires entre les pays, au-delà des considérations d'ordre politique. La semaine dernière, l'AMSV avait saisi les ministres algériens de l'Intérieur, de la Santé et de la Justice au sujet des ressortissants marocains arrêtés en Algérie, dans le cadre de la lutte contre la migration irrégulière. La lettre ouverte, qui contient les coordonnées et les identités de migrants marocains, a appelé à une «intervention urgente dans le dossier des jeunes candidats marocains à l'immigration, arrêtés et présents sur le sol algérien». Malgré le retour d'une quarantaine d'entre eux, l'association a appelé à permettre la même opération aux autres nationaux, qui seraient encore en détention pour les mêmes raisons dans le pays voisin.