Un examen international mené notamment par des chercheurs de l'Office de recherche et d'examen des vaccins de la Food and Drug Administration des Etats-Unis et de départements d'universités américaines, britanniques, jamaïcaines, indiennes, française, suisses et mexicaines a questionné la pertinence de l'administration d'une troisième dose de vaccin anti-Covid-19 compte tenu de l'efficacité des vaccins contre les formes graves d'infection, y compris du variant Delta dont la mutation n'échappe pas aux anticorps développés. Les experts ont conclu qu'à ce stade de la pandémie, cette troisième dose n'est pas appropriée pour la population générale, alors que l'OMS demande aux Etats de retarder cette dose tant que la majorité des pays n'a pas atteint un seuil de vaccination. Les chercheurs ont rappelé que «bien que l'idée de continuer de réduire le nombre de cas de Covid-19 par l'amélioration de l'immunité des personnes vaccinées est séduisante, toute décision de le faire devrait être basée sur des preuves et prendre en compte les bénéfices et les risques pour les individus et la société». Les chercheurs rappellent que les études actuelles ne sont que «préliminaires et leurs résultats difficiles à interpréter précisément en raison des risques de confusion et des rapports sélectifs». Sans nier qu'une dose booster pourrait être nécessaire pour l'ensemble de la population à l'avenir, ils estiment qu'à ce stade, elle ne serait pertinente que pour une catégorie limitée de la population, immunodéficiente, suite à la vaccination classique, dans un usage maitrisé et réfléchi. Une troisième dose devrait être développée «sur mesure» sur les mutations du vaccin pour qu'il n'échappe pas aux anticorps. Une administration prématurée d'une troisième dose pourrait également avoir des effets secondaires négatifs méconnus ainsi que mettre en cause l'efficacité de nouveaux vaccins en dehors du cadre du Covid-19, plaident les scientifiques. Pour conclure, ils rappellent que les vaccins actuels sont sûrs, efficaces et sauvent des vies, mais que la priorité est maintenant à l'immunité collective plus qu'à l'administration «hâtive» d'une troisième dose sans fondement scientifique connu et maitrisé, basé sur des considérations politiques. En réponse à cette publication, le docteur américain Eric Topol a rappelé selon lui l'avantage «sans équivoque» d'une troisième dose Pfizer notamment chez les personnes de plus de 60 ans pour rétablir l'efficacité du vaccin, contrant également l'argument de l'OMS de la répartition du vaccin en rappelant que 15 millions de doses ont été jetées aux Etats-Unis alors qu'elles auraient pu servir de dose booster. Let me be clear about the evidence on 3rd shots. It is unequivocal for Pfizer's vaccine, given w/ 3 week spacing. In people over age 60, there is significant reduction of effectiveness (VE) vs hospitalizations and symptomatic infections at 5+ months after primary vaccination. /1 — Eric Topol (@EricTopol) September 14, 2021 Bilan Coronavirus dans le monde 260 064 469 Contaminations 5 182 449 Décès 235 813 303 Guérisons 54% de la population mondiale vaccinée