L'avocat représentant le Royaume du Maroc à Paris, Maitre Olivier Baratelli, a déposé hier «quatre nouvelles citations directes en diffamation», relate France 24, en réponse aux révélations sur l'affaire Pegasus d'utilisation d'un logiciel espion par le Royaume. Parmi les quatre plaintes, deux visent le journal Le Monde, qui a présenté hier des éléments techniques qui inculperaient le Maroc, et son directeur Jérôme Fenoglio, une autre vise Edwy Plenel et son site d'information Mediapart, la dernière enfin vise Radio France, membre du consortium ayant révélé l'affaire. Si la première audience procédurale est prévue le 15 octobre, l'affaire ne devrait être réglée dans seulement deux ans à la chambre spécialisée en droit de la presse. Une jurisprudence de 2019 avait posé le principe selon lequel un Etat ne pouvait pas engager de poursuites en diffamation publique, n'étant pas un «particulier» au sens de la loi sur la liberté de la presse. Face à cette jurisprudence, qui concernait déjà le Maroc, l'avocat défend son action en affirmant que la plainte se fait pour «le compte de ses administrations et de ses services». Le ministre de l'Intérieur Abdelouafi Laftit, qui dénonce l'affaire comme étant une «une cabale médiatique», a décidé aujourd'hui de déposer plainte à Paris contre Mediapart et son directeur de publication Edwy Plenel pour «dénonciation calomnieuse». Représenté par Maitre Rodolphe Bosselut, le ministre conteste «les allégations insidieuses et les calomnies colportées depuis plusieurs jours par ces médias qui portent des accusations graves, contre des institutions qu'il représente, sans avancer la moindre preuve concrète». La justice française ne pourra statuer sur ces affaires qu'au terme de l'enquête ouvert le 20 juillet par le parquet de Paris pour déterminer les réalités de cette affaire d'espionnage accusant le Maroc de surveiller de nombreux journalistes et hommes politiques français.