L'administration Biden veut accélérer le processus de paix au Sahara occidental, en rade depuis deux ans. Une mission confiée à Brett McGurk, considéré comme le nouveau «Monsieur Sahara» à la Maison blanche. Sur la question du Sahara occidental, le leadership de l'administration Biden se précise. Il y a quelques jours, Brett McGurk, le principal conseiller du président Biden pour le Moyen-Orient, s'est entretenu au téléphone avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, révèle le site Axios. Le responsable américain a demandé au chef de la diplomatie marocain «de soutenir la nomination d'un nouvel envoyé de l'ONU pour le Sahara occidental afin de renouveler le processus diplomatique sur la question et de faire avancer le processus de normalisation avec Israël», ajoute la même source. Visiblement, les deux sujets vont de paire. La nomination du successeur à l'Allemand Horst Köhler est toujours dans l'impasse, depuis deux années. Le dernier diplomate répondant d'une longue carrière internationale pressenti, fin avril, pour reprendre le flambeau est l'Italo-Sudéois, Staffan di Mistura. Mais sa candidature est bloquée par un des protagonistes du conflit. Le Polisario accuse le Maroc d'en être le responsable. Rabat n'a pas réagit à ces allégations, contrairement aux rejets par l'Algérie des candidatures de l'ancien Premier ministre roumain Petre Romain et de l'ex-ministre portugais des Affaires étrangères, Louis Amado. Pas de révocation de la décision de Trump Citant des sources proches présentes lors des discussions téléphoniques entre les deux diplomates, Axios affirme que McGurk a également assuré à Bourita que l'administration Biden n'envisage pas de révoquer la décision prise, le 10 décembre, par l'ancien président Donald Trump relative à la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara. Sur ce dossier, le locataire de la Maison blanche est en effet dans une position délicate. D'un côté, il est tenu de remplir les engagements de l'accord du 22 décembre signé à Rabat entre son pays, le Maroc et Israël et d'entendre les messages en faveur du royaume émanant du Pentagone et du puissant lobby de l'industrie de l'armement. De l'autre, il doit donner des gages à l'aile gauche de son parti, qui reste dans l'ensemble hostile aux positions du royaume. En témoigne, le blocage de la vente de quatre drones aux Forces armées royales, un contrat conclu sous la présidence Trump. La nomination d'un nouvel envoyé au Sahara serait un signe de détente pour l'administration Biden. Pour mémoire, le 30 avril suite au premier appel téléphonique officiel entre Blinken et Bourita, Axios avait déjà indiqué que Brett McGurk avait assuré à Bourita qu'il n'y aurait pas de changement dans la politique américaine sur le Sahara occidental.