La séance d'élection du nouveau président du Parlement panafricain (PAP) a été marquée par des altercations, entre des représentants du Maroc et ceux d'Afrique du Sud. Ces derniers ont tenté d'arrêter la séance de vote pour empêcher une candidate proche du royaume de remporter le scrutin. L'élection d'un nouveau président du Parlement panafricain (PAP), qui s'est tenue à Midrand lundi, a été marquée par des altercations verbales, qui se sont rapidement transformées en bagarre entre des députés marocains et sud-africains. Ces derniers ont tenté de prendre l'urne, après la confirmation que leur candidat favori avait perdu la course à la présidence de l'organe législatif de l'Union africaine, au cours de cette quatrième session ordinaire de la cinquième législature du PAP, qui se tient du 21 mai au 4 juin en Afrique du Sud. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et certains médias internationaux montrent une parlementaire sud-africaine essayant de prendre l'urne. Présidente par intérim de la Commission des droits de l'Homme au PAP, Meryem Ouhssata, est intervenue pour lui retirer l'urne et la remettre à sa place. La députée marocaine du parti Authenticité et modernité (PAM) est par ailleurs en lice pour le poste de vice-présidente du groupe des pays d'Afrique du Nord au PAP. La délégation sud-africaine exige le principe de rotation régionale Les tensions ont commencé lorsque les membres de la délégation sud-africaine ont voulu exclure la Malienne Haidara Aïchata Cissé, candidate à la présidence et connue pour son soutien au Maroc, en plus d'être considérée comme la favorite parmi les trois candidats. Des parlementaires sud-africains ont soutenu que l'accès à ce poste devrait se faire en tournante entre les régions géographiques qui constituent le continent. Ils ont défendu la candidature d'un parlementaire du sud de l'Afrique, étant donné que le dernier président est originaire de la région ouest. La candidate soutenue par le Maroc ainsi que les représentants d'autres pays africains ont rejeté la proposition. Le parlementaire marocain du Parti de la justice et du développement, Noureddine Karbal, a pris la parole pour intervenir et préciser que «l'alternance n'existe pas dans la loi organique du Parlement panafricain». «Tout ce que nous avons, c'est la décision de l'Union africaine publiée en 2016, qui prévoit une rotation, mais la décision n'est pas à la hauteur de la loi. La loi est supérieure à la décision», a-t-il soutenu. Il a poursuivi que malgré une tentative de boycott de la part des parlementaires sud-africains, «les trois candidats ne sont pas concernés par cette décision». Des menaces de mort pendant les altercations Des médias ont rapporté que le différend a évolué de l'altercation verbale entre parlementaires qui en sont venus aux mains, avant que les échanges ne virent aux menaces de mort. Député à l'Assemblée nationale d'Afrique du Sud, Julius Malema a promis à son homologue malien «tuer» le député malien Ali Kony, après s'être adressé à lui en disant : «Je vais vous tuer à l'extérieur.» The shocking scenes of violence at the #PanAfricanParliament today tarnish the image of this honourable institution. I appeal to all parliamentarians to recover their composure and comply with the rules and procedures of the institution. — Moussa Faki Mahamat (@AUC_MoussaFaki) May 31, 2021 Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki, a réagi aux faits sur Twitter. «Les scènes choquantes de violence au Parlement panafricain ternissent l'image de cette honorable institution. J'appelle tous les parlementaires à retrouver leur sang-froid et à se conformer aux règles et aux procédures», a-t-il écrit. Il est à noter que ce n'est pas la première fois que les sessions du Parlement panafricain sont entachées d'altercations entre la délégation marocaine et celles des pays soutenant les positions séparatistes du Front Polisario. Des rencontres précédentes ont connu des incidents similaires, depuis que le Maroc a rejoint cette institution continentale en mai 2018.