A l'occasion de la Journée internationale des transferts de fonds familiaux instaurée par l'Organisation des Nations unies, Cap unlimited, en collaboration avec Connecting intelligence, a organisé jeudi 16 juin à Casablanca un débat placé sous le thème : «Les transferts de fonds, un levier économique et social, l'impact de la pandémie Covid-19». Au Maroc, les transferts de fonds représentent un enjeu majeur et stratégique. En 2021, 5,89 milliards de dirhams à fin janvier 2021 ont été transférés contre 5,4 milliards de DH à fin janvier 2020, réalisant une hausse de 8,8%. Par rapport à fin janvier 2017, cette hausse s'élève à 24%, soit un différentiel de 1,14 milliard de DH selon l'office des changes. Plus encore, en 2021, les transferts de fonds vers le Royaume ont augmenté de 40% soit un record de croissance dans cette conjoncture de crise sanitaire que connait le monde. De plus, les envois de fonds vers les pays en développement de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) ont augmenté de 7,6 % en 2021 pour atteindre 61 milliards de dollars. Ceci sous l'effet de fortes hausses vers le Maroc (40 %) et l'Egypte (6,4 %). Cette progression exceptionnelle s'explique par la croissance économique enregistrée dans les pays d'accueil de l'Union européenne, ainsi que par les migrations de transit, qui ont contribué à une hausse des envois vers des pays d'accueil temporaire comme l'Egypte, le Maroc et la Tunisie. Plusieurs personnalités du monde économique et financier ont pris part au débat, notamment les représentants de la CGEM , des acteurs du secteur privé, ainsi que des organisations non gouvernementales nationales et internationales. En effet, le phénomène de transfert de fonds touche à des aspects humains, socio-économiques et financiers. Il suscite un débat passionnant au sein de la classe politique, des chercheurs et des universitaires. Les transferts de fonds sont considérés comme étant une source de financement importante pour le Maroc. Il est à noter dans ce sens que les transferts de fonds des migrants représentent aujourd'hui près du triple de l'aide publique au développement (APD) accordée aux pays à faible revenu. Ces derniers constituent la deuxième source de financement extérieur pour les pays en développement après les investissements directs étrangers (IDE). Les intervenants sont unanimes sur le fait que les transferts de fonds des migrants impactent significativement et positivement la croissance économique et l'investissement dans les pays de destination. Ceci dit, d'importants leviers devraient être activés pour assurer une véritable inclusion financière. Cette manne financière que reçoivent les familles des migrants est principalement dédiée à subventionner leurs besoins en matière de logement, d'éduction, d'alimentation et de santé.