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(Billet 706) – Une coupable et inexplicable indulgence envers Alger
Publié dans PanoraPost le 31 - 05 - 2022

Dans le monde tourmenté et de plus en plus éclaté qui est aujourd'hui le nôtre, il est assez étrange de voir les pays du monde nourrir une certaine indulgence à l'égard d'un Etat agité, instable et déstabilisant. L'Algérie, car c'est d'elle qu'il s'agit, affiche des attitudes hostiles envers son voisinage, chaque pays recevant son lot d'attaques et de menaces.
Avec le Maroc, le conflit dure depuis quasiment la naissance de l'Algérie, en 1962. Cette date pose problème aux gouvernants d'Alger qui, sitôt libérés de la prise française et de son emprise coloniale, ont entrepris des manœuvres inamicales contre le Maroc qui avait pourtant activement soutenu le FLN durant sa guerre d'indépendance, comme pourrait en témoigner le fameux « clan d'Oujda ». De l'indépendance de la Mauritanie, activement soutenue par Alger, à la Guerre des sables, de l'alliance de fait avec l'Espagne au biberonnage du Polisario, cela fait près d'un demi-siècle que cela dure. Et avec la crispation diplomatique de 2021, les choses ne semblent pas près de s'arranger.
Avec la Tunisie, l'Algérie a toujours eu une attitude condescendante, eu égard à la différence de taille entre les deux pays et à leur écart démographique. La Tunisie, elle, consciente de sa faiblesse face à un voisin remuant et irascible, a su raison garder face aux gesticulations algériennes. En décembre 2021, à l'occasion d'une visite à Tunis, le chef de l'Etat algérien a annoncé un prêt de 300 millions de dollars à la Tunisie, ce qui dans son esprit peut justifier une ingérence dans les affaires politiques internes de son voisin, comme l'indique cette saillie d'Abdelmjid Tebboune, prononcée à Rome la semaine dernière : « Nous sommes prêts à aider la Tunisie pour sortir de la situation difficile dans laquelle elle a sombré et à retourner à la voie démocratique, tout autant que la Libye voisine ». Peu diplomatique et maladroite, cette réaction dénote d'une méconnaissance de la politique de la région, Libye et Tunisie étant deux pays très différents avec des défis particuliers et des problèmes spécifiques.
Avec l'Espagne, l'Algérie est à couteaux tirés depuis que Madrid a décidé d'imprimer un grand virage à sa politique à l'égard du Maroc et de son Sahara. Alger a retiré son ambassadeur en Espagne et menace à tout instant de couper ses approvisionnements en gaz vers la péninsule ibérique. Et pourtant, Madrid n'a rien fait d'autre que défendre sa sécurité énergétique face aux errements et aux crispations algériennes, M. Tebboune ayant donné en octobre 2021 l'ordre à la Sonatrach de couper le gaz qui passe par le gazoduc GME, sur le territoire marocain. Au vu des relations anciennes entre les deux royaumes et en dépit du coup de froid dans leurs relations depuis mai 2021, Madrid et Rabat se comprennent. L'Espagne a sécurisé ses approvisionnements en gaz avec le GNL américain, et s'apprête à en fournir au Maroc à travers le… GME, qui fonctionnera en flux inverses.
Avec la Mauritanie, l'Algérie entretient des relations qui frôlent le ridicule, voulant à tout prix ouvrir une route terrestre qui traverse le désert et une autre, maritime, pour contourner le Maroc. Le problème est que l'Algérie ne produit quasiment rien et que ces deux routes, fort onéreuses et allant contre toute logique économique, ne serviront pas à grand-chose. Mais Nouakchott, ce faisant, tente de conjurer une agressivité algérienne qui peut exploser à tout moment en actes hostiles.
Enfin, avec la France, la question mémorielle persiste, malgré les bonnes intentions d'Emmanuel Macron à l'égard d'Alger, de bonnes intentions qui confinent à la complaisance… Mais maintenant que les élections françaises sont passées et que, quelle que soit la majorité parlementaire à venir, le président Macron entame son dernier mandat, rien ne peut plus justifier le soutien à un régime agressif, répressif, rejeté silencieusement par son peuple, silencieusement en raison de la peur qu'il inspire.
Il est aujourd'hui temps de considérer les choses autrement, de la part de l'ensemble des pays limitrophes de l'Algérie. Interroger et s'interroger sur les liens avec le Hezbollah libanais et son installation dans la zone sahélienne, interroger et s'interroger sur la complicité passive (personne ne l'espère active) avec certains responsables du Polisario qui appellent à des actes terroristes au Maroc, interroger et s'interroger sur la fiabilité de fournisseur de gaz à l'Europe, interroger et s'interroger sur ce pays qui refuse nettement une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU (2602 sur la Minurso), interroger et s'interroger sur cette base navale dont Alger propose d'offrir un site à la Russie.
Aujourd'hui, seule la France entretient un semblant de relation avec l'Algérie, et dans une moindre mesure les Etats-Unis. La sécurité ouest-méditerranéenne et nord-sahélienne est une priorité géostratégique pour eux d'eux. Il leur appartient d'agir, et vite, pour régler ce qui est (re)devenu « la question algérienne ».


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