Le déficit budgétaire pour l'exercice 2022 serait de près de 72,6 milliards de dirhams (MMDH), soit 5,9% du produit intérieur brut (PIB), selon le rapport économique et financier, accompagnant le projet de loi de finances (PLF) au titre de l'année prochaine. Les recettes ordinaires nettes (non compris la part de la taxe sur la valeur ajoutée versée aux collectivités territoriales) devraient se situer aux alentours de 262,6 MMDH, en hausse de 10,8% en comparaison avec la Loi de Finances (LF) 2021, alors que le montant global des dépenses s'établirait à près de 335,3 MMDH (y compris celles des services de l'Etat gérés de manière autonome – SEGMA et des Comptes Spéciaux du Trésor – CST), en augmentation de 8,8% par rapport aux prévisions de la LF-2021, précise ce rapport qui est publié sur le site du ministère de l'Economie et des finances. Ce niveau prévu des recettes ordinaires devrait dépasser celui enregistré avant la crise, se situant à 252,8 MMDH en 2019, tandis que celui des dépenses représenterait 27,4% du PIB en 2022, relève la même source. Ledit rapport fait aussi ressortir que les recettes fiscales devraient évoluer de l'ordre de 13,8% durant l'année prochaine, en comparaison aux prévisions de 2021, pour se chiffrer à 222,6 MMDH. Cette hausse s'explique par la croissance prévisible des recettes issues des impôts directs (20,9%) et indirects (9,8%) et des droits de douane (11,7%) et d'enregistrement et de timbre (1,2%). Les recettes non fiscales se situeraient à 35,9 MMDH et enregistreraient une baisse de 5,5% par rapport à la LF-2021. Ces recettes proviennent à hauteur de 17,1 MMDH des produits versés par les établissements et entreprises publics, à hauteur de 12 MMDH des recettes au titre des nouveaux mécanismes de financement des investissements publics et à hauteur de 5 MMDH des recettes provenant de cessions de participations de l'Etat. Pour ce qui est des dépenses ordinaires prévues en 2022, elles se situeraient à près de 261,3 MMDH, en hausse de 5,8% et représenteraient 21,4% du PIB, en repli de 0,1 point du PIB par rapport aux prévisions de la LF-2021. Les prévisions des dépenses en biens et services sont estimées à 216,2 MMDH, en augmentation de 5,1% par rapport à LF-2021. Cette hausse est principalement la conséquence d'une progression prévisible de 5,5% de la masse salariale à près de 147,5 MMDH. Une progression qui tient compte de la création des postes budgétaires, des avancements d'échelle et des promotions de grade. Les dépenses au titre de la rubrique "autres biens et services" devraient, quant à elles, augmenter de 4,2% à 68,6 MMDH au titre de l'année 2022. La charge des intérêts de la dette devrait se situer à près de 28,1 MMDH en 2022, en légère hausse de 1,4% par rapport aux prévisions de l'année 2021 et représenterait 2,3% du PIB. Cette légère hausse est imputable à l'augmentation de la charge des intérêts de la dette extérieure de 13,7% contre un repli de 0,7% de la charge des intérêts de la dette intérieure. Les charges de compensation devraient accuser en 2022 une augmentation de l'ordre de 25,6% sous l'effet, notamment, de l'augmentation du cours moyen du gaz butane, nécessitant une enveloppe de 17 MMDH, soit l'équivalent de 1,4% du PIB. S'agissant des prévisions d'émission au titre des dépenses d'investissement du Budget Général de l'Etat, elles devraient se situer aux alentours de 78 MMDH, enregistrant une croissance de 14,5% par rapport aux prévisions de la LF-2021, soit 6,4% du PIB.