Le Covid-19 a suscité une couverture médiatique considérable sur les moyens par lesquels l'intelligence artificielle (IA) peut lutter contre la propagation de la pandémie. Comme de nombreux outils, l'IA a un rôle à jouer, mais son effet sur l'épidémie est probablement moins important que beaucoup ne le pensent; bien que cela puisse changer à l' avenir. C'est du moins ce qu'affirme Brookings Institutions dans un rapport récent exposant un «scepticisme sain» à l'égard de l'intelligence artificielle, citant à titre d'exemple les développements pour aider à freiner le coronavirus. Que disent les experts du domaine? L'Institut CDG a marqué la deuxième étape de son cycle de conférences « Regards vers le futur » avec l'organisation en ligne, le mardi 22 septembre, d'une deuxième rencontre consacrée à l'intelligence artificielle. Ce webinaire intervient deux ans après une première rencontre, organisée par l'Institut CDG en septembre 2018, sous le thème « Renaissance et promesses actuelles de l'intelligence artificielle ». Au cœur des mutations que connaît la société, l'intelligence artificielle fait aujourd'hui partie intégrante de notre quotidien. Synonyme d'espoir et de progrès pour certains, elle est pour d'autres un objet de défiance et la source de nombreuses craintes. Les questions essentielles de la discipline qui tournaient autour de la confiance qu'on peut avoir envers l'intelligence artificielle. Doit-on avoir peur de l'intelligence artificielle ? Quelle est son incidence sur l'emploi ? Faut-il faire adapter la formation de nos jeunes aux nouveaux métiers qui s'imposeront à nous dans le futur ? Modéré par Aziz Boucetta, directeur de Panorapost, la conférence a regroupé six intervenants : Ghita Mezzour (professeur associé à l'Ecole Supérieure d'Informatique et du Numérique de l'UIR et fondatrice de la startup Data in Seconds (DASEC) ), Rachid Guerraoui, (professeur à l'Ecole Polytechnique à Lausanne), Tariq Daouda (chercheur postdoctoral à la Harvard Medical School), Lê Nguyën Hoang (chef de projet e-learning Ecole Polytechnique de Lausanne), Karim Baïna (professeur à l'Ecole Nationale Supérieure d'Informatique et d'Analyse des Systèmes (ENSIAS) à l'Université Mohammed V, expert en Big Data Analytics) et Yassir Boux (responsable technique et pédagogique Ecole 1337) Indépendamment du problème qui inonde tous les médias aujourd'hui, Covid-19, l'intelligence artificielle n'est utile que lorsque ceux qui connaissent cette technologie l'appliquent judicieusement. Malgré tous les discours sur les algorithmes et les mégadonnées , décider de ce qu'il faut prédire et comment encadrer ces prédictions est souvent l'aspect le plus difficile de l'application de l'IA. On retiendra en résumé de ce webinaire riche et passionnant au demeurant, que l'IA est cette «capacité d'un logarithme à faire exécuter ou résoudre par une machine un problème que les humains pensaient résoudre » (dixit Guerraoui, que ce logarithme « traite et retourne l'information » (Lê Nguyën Hoang), « un outil de travail comme un autre qui permet aux ordinateurs de suppléer l'homme dans certaines tâches » (Mezzour). A un autre niveau elles sont deux IA « celle dite faible ou spécialisée qui reproduit des fonctions cognitives de l'intelligence (perception, raisonnement apprentissage…) dans un domaine spécialisée et celle dite forte dans l'absolu peut remplacer l'étendue de l'intelligence humaine et qui reste encore du domaine de la recherche voire de la fiction » explique Karim Baïna et rejoint en cela par Tarik Daouda et Yassir Boux. » Faut-il craindre l'IA ? oui pour les « bêtises des algorithmes » (Guerraoui) qui y voit la fatalité de deux crashes d'avions mais pour autant, ceux qui la délaisseront en payeront les conséquences et resteraient à la traîne. Tous s'accordent cependant à encourager la recherche dans ce domaine qui est peu coûteuse par rapport à d'autres et qui peut rapporter gros pour l'avenir. « Les plus grosses entreprises du monde sont du domaine comme GAFA les grosses boites industrielles sont loin derrière. Le Royaume devrait s'y mettre pour ses belles capacités et potentialités « il y a une vague numérique et si on ne la prend pas si on n'y surfe pas on sera dépassé. Le pays a besoin d'ingénieurs techniciens, développeurs, novateurs etc… (Guerraoui) ». Pour ce qui est de l'emploi « l'IA peut en créer comme elle peut en enlever » (Daouada) c'est l'évolution à chaque fois qu'une nouvelle technologie apparaît c'est ainsi. Oui ce mardi après-midi on a assisté à un ce séminaire virtuel autant enrichissant qu'intéressant.