Entrepreneur abouti et plus que prospère au sein d'une économie américaine libérale, le président américain Donald Trump déroule depuis qu'il est le maître du monde une politique antilibérale. Et pourtant, il a été régulièrement élu par une majorité de grands électeurs, malgré sa minorité d'électeurs tout court. L'inquiétant est sa propension à ignorer la loi et altérer les valeurs universelles qui furent et demeurent les fondements de la constitution américaine. Des parallèles peuvent être faits. Avant d'être président, Donald Trump s'était fait connaître par sa répulsion épidermique aux lois en tous genres et sa révulsion à l'égard du genre féminin. Et après avoir été élu… et bien il a continué ! Mal élu et n'en ayant cure, il a enchaîné les comportements de l'éléphant dans un magasin de porcelaine (forcément blanche…), broyant tout sur son passage, l'Accord de Paris sur le climat, l'Accord avec Téhéran sur le nucléaire, l'ALENA avec le Mexique et le Canada… et les mains de ses interlocuteurs interloqués ! Pétri de l'arrogance du milliardaire devenu président, il ne supporte pas la contradiction et exige de ses collaborateurs une fidélité sans limite, et surtout pas de limite légale. Il fait de l'obstruction assumée à l'action de la justice (enquête russe), et empêche les siens de témoigner lors de la procédure d'impeachment. Sans aménité, en toute impunité… Suprémaciste blanc quasi déclaré, il est le chantre de la violence et de l'armement de ses compatriotes. Il ne croit qu'à la force, force les lois et renforce son pouvoir personnel. Aujourd'hui, il va plus loin, testant la résilience du système juridique américain à ses coups de boutoir. Il est allé jusqu'à fouler aux pieds le principe sacrosaint de la séparation des pouvoirs, s'immisçant ouvertement dans une affaire en justice impliquant un de ses fidèles, Roger Stone, et vitupérant contre les médias, « tous menteurs » selon lui. Cela ne rappelle-t-il rien ? Des gens arrivés au pouvoir par la grâce des urnes voici une centaine d'années, et qui se sont évertués à tuer le droit pour la « grandeur » de leurs nations, exaltant l'homme blanc et exultant du malheur des autres… Et comme eux, Donald Trump se trouve enfermé dans le piège de Thucydide pour reprendre l'expression de Graham Allison. Dans les années 20 et 30 du siècle dernier, la puissance émergente qui menaçait l'Allemagne était l'URSS stalinienne, et aujourd'hui, l'irrésistible montée en puissance de la Chine effraie l'Amérique trumpienne. Dans les années 20 et 30, l'Italie était le protégé de l'Allemagne, envers et contre tous et à rebours de toute notion de droit. Aujourd'hui, Donald Trump étend son aile protectrice sur Israël et principalement Netanyahou, à rebrousse-poil du droit international, et tend à le sortir des griffes de la justice comme en 1943, le Duce emprisonné avait été sauvé par le Führer des montagnes du Gran Sasso. Et que dire de l'opération des Sudètes en 1938 pour protéger les Allemands tchèques et ses similitudes avec l'attaque soudaine contre le général Suleïmani pour défendre les Américains de l'ambassade à Bagdad ? Donald Trump n'est pas un tueur ; il ne le peut pas plus qu'il ne semble le vouloir, évitant la guerre, adorant certes la provocation permanente mais abhorrant les tueries… tout en multipliant les roulements de mécaniques (militaires). Il n'est pas un génocidaire, car cela serait pour lui suicidaire. Il veut "simplement" restaurer sa grandeur à son pays, dit-il,... pour 1.000 ans ? Le monde a changé et le droit a toujours le dernier mot, même tard. Mais le monde en général et les Américains en phase électorale devraient prendre garde aux dangers de la démocratie libérale qui tend à basculer en autocraties antilibérales et illibérales.