L'Agence nationale de l'assurance maladie (ANAM) a tenu ce 13 janvier une rencontre réunissant l'ensemble des acteurs de la couverture médicale de base au Maroc, destinée à la présentation de son plan stratégique 2020-2024. «La manifestation d'aujourd'hui a pour objectif de présenter et de discuter, dans un cadre participatif et inclusif associant tous les acteurs de la couverture médicale de base au Maroc, le plan stratégique de l'Agence pour la période 2020-2024 afin de l'enrichir et d'en tirer des recommandations communes pour la construction d'une feuille de route partenariale engagée», a déclaré le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, dans son allocution d'ouverture. Cette stratégie, qui sera décliné en plans opérationnels pluriannuels, a placé la couverture sanitaire universelle pour tous au cœur de son action, s'inscrivant pleinement en ligne avec les Hautes Orientations Royales appelant à atteindre cet objectif à l'horizon 2030. Elle ambitionne ainsi de relever les défis qui se dressent toujours devant cet objectif malgré les multiples efforts consentis à ce jour ayant permis d'atteindre un taux de couverture de 68 %. «Malgré les avancées qui ont été enregistrées, de nombreux défis restent encore à relever aussi bien au niveau de l'accélération de l'extension de la couverture médicale aux populations non couvertes à savoir les indépendants, les ascendants et les bénéficiaires de l'article 114, que de l'harmonisation des paramètres des régimes pour converger à terme vers un même panier de soins, les mêmes taux de cotisation et de couverture», a confirmé le ministre qui a également souligné la nécessité de diminuer la part des dépenses directes des ménages qui s'élève à 50% et de réduire le reste à charge qui atteint les 35% dans le cadre de l'AMO. La gouvernance du système de la Couverture médicale de base (CMB) est également à améliorer selon le responsable, de même que le dispositif de régulation qui doit être renforcé. «Un système aussi vaste, complexe et dynamique que celui de la CMB nécessite une forte coordination entre ses acteurs et de courts délais de réaction aux dysfonctionnements. C'est pourquoi, il faut clarifier les relations entre les acteurs, mettre fin aux incompatibilités et renforcer le dispositif de régulation et veiller à son application et son évaluation», a-t-il relevé. A ce titre, le plan stratégique de l'ANAM pour la période 2020-2024 se propose de relever ces défis en se basant sur quatre axes de travail, à savoir : l'accompagnement de l'Etat dans l'extension de la couverture médicale de base, la précision et le renforcement de la mission de régulateur confiée par la loi à l'ANAM, l'amélioration de la gestion du RAMED et l'accompagnement de sa réforme ainsi que la réalisation d'études stratégiques pour aider à la décision en matière de régulation. Pour ce faire, il s'appuiera sur un système d'information efficace, ouvert et évolutif, sur de nouvelles modalités d'organisation et de management, sur une communication renforcée mise au service de la régulation, du contrôle et de l'encadrement, mais aussi sur un système de suivi et d'évaluation pour s'assurer que les objectifs énoncés soient atteints. A noter que la préparation de ce plan stratégique a duré plus d'un an et a connu la participation de l'ensemble des cadres de l'ANAM, avec une ouverture sur les expériences internationales en la matière. Elle a pris en considération l'engagement gouvernemental d'atteindre 90% de taux de couverture d'ici 2025, et les responsabilités de l'Agence en matière de développement de mécanismes de suivi et de vigilance, d'appui technique et de mise en place de moyens fluides, simplifiés et sécurisés d'échange des données avec les parties prenantes.