Le ministre de la Justice Mohamed Aujjar a déclaré à l'occasion du Congrès mondial contre la peine de mort à Bruxelles que le Maroc a introduit le droit à la vie dans la constitution. Il ne s'agissait pas tant de vanter l'introduction dans la constitution de 2011 « le droit à la vie » – ce qui est un minimum – que de rappeler qu'au Maroc, la peine de mort n'est plus appliquée depuis maintenant 26 ans. Aspirer à un meilleur système judiciaire est désormais l'une des priorités des politiques marocains, et les avancées sont en effet remarquées dans le titre II de la constitution qui est entièrement consacré aux « libertés et droits fondamentaux », prônant la parité, l'égalité des sexes, la lutte contre toutes les formes de discrimination et de violences... Sans oublier l'indépendance du parquet qui est désormais sous la présidence et contrôle du procureur général du Roi près la Cour de Cassation. Bien que nous soyons encore très loin de la perfection, nous nous y acheminons sûrement... quoique lentement. En effet, toutes ces nouvelles dispositions sont le minimum qu'un Etat de droit peut procurer à ses citoyens. Déclarer une approche « pragmatique » lors d'un Congrès d'une telle ampleur n'est qu'une façon de rappeler qu'au Maroc, l'introduction des « droits et libertés fondamentales », est toute récente. En revanche nous aurions pu nous démarquer de nombre de pays de notre région où la peine de mort est toujours prévue, même non appliquée, et parfois même souvent pratiquée comme en Egypte ou, encore plus, en Arabie saoudite. Au Maroc, bien qu'elle soit toujours inscrite dans la loi, la peine de mort n'a pas été appliquée depuis 1993, dans l'affaire Tabit. Bien que l'idée d'abolir la peine de mort au Maroc s'avère pour le moment délicate, en raison de résistances farouches des conservateurs, un jour, qui sait, elle sera supprimée des dispositions en vigueur du droit pénal marocain. Les grandes valeurs ont toujours besoin de temps … et de grands hommes !