Le parti de gauche espagnol Podemos a appelé le gouvernement à faire face à l'importation du sable originaire du Sahara, qui garnit les côtes espagnoles en été, pour selon lui se mettre en conformité avec le verdict de la Cour de justice de l'Union européenne émis le 21 décembre 2016, qui exclut les produits issus des provinces du Sud de tout accord commercial conclu avec le Maroc. Iñaki Bernal, un sénateur de l'Unidos-Podemos a donc demandé au gouvernement, des explications sur l'utilisation de grandes quantités de cette matière, dans l'opération de renforcement de la plage Tauro située au Gran Canaria, selon un média local. Le parlementaire gauchiste précise dans une question adressée à Mariano Rajoy, que l'importation du sable originaire du Sahara « bénéficie à l'exploitation systématique » des ressources naturelles du territoire par « le gouvernement marocain », ce qui va à l'encontre de la « responsabilité historique » qu'a l'Espagne « vis-à-vis du peuple sahraoui ». Bernal a ainsi remis la cassette éternelle anti-Maroc de l'Unidos-Podemos, entendant d'accomplir « la légalité internationale et protéger les sahraouis ». Podemos est en effet connu pour ses positions anti-marocaines et pour sa défense de l'indépendance du Sahara, contrairement à la légalité internationale, l'affaire étant en effet encore examinée au niveau de l'ONU. Rappelons que le Danemark, par la voie du chef de sa diplomatie, a récemment reconnu que l'importation de biens du Sahara marocain est légale et répond au droit international. Quant au gouvernement Rajoy, sa position est claire. Poursuivre sa coopération économique avec le gouvernement marocain, sur l'ensemble du territoire. Il ne donnera donc pas suite au courrier de Podemos, qui relève davantage de postures de politique interne que d'une véritable conviction de Podemos. Enfin, pour ce qui est de la « responsabilité historique » de l'Espagne, elle avait été affirmée en novembre 1975 avec les Accords de Madrid, lorsque Madrid avait rétrocédé le Sahara au Maroc et à la Mauritanie, laquelle avait renoncé à sa partie du territoire en faveur du Maroc en 1979. Le processus de décolonisation avait alors été légalement achevé. Mais c'était compter sans l'Algérie...