Lors d'un débat politique général organisé par la Fondation socio-culturelle Fkih Tétouani à la Bibliothèque Nationale de Rabat, le ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme Mustapha Ramid s'est exprimé autour des sujets d'actualité, notamment les dernières manifestations du Hirak, et la façon dont les autorités ont contenu le mouvement. À ce propos, le ministre a déclaré : "Je ne suis pas ministre de l'Intérieur, donc je ne suis pas responsable de la manière dont les manifestations sont gérées au Maroc", rappelle d'abord Ramid, avant d'ajouter qu'on "ne peut pas reprocher aux autorités de se comporter de manière négative avec une manifestation hors la loi, je peux ne pas cautionner l'interdiction de la manifestation si les organisateurs avaient préalablement sollicité une autorisation " Il a profité de la question pour rappeler : «Ceux qui veulent organiser une manifestation, quels qu'ils soient, doivent respecter la loi", avant de faire part de ses propres questionnements : "Les revendications légitimes ont été reçues cinq sur cinq par l'Exécutif et par les autorités locales, les chantiers sont en cours de réalisation, les ministres n'iront pas en vacances sur instructions royales, deux commissions d'enquête ont été mises sur pied... le travail se fait donc à une grande échelle. Je ne vois aucune utilité de sortir dans les rues" Sur sa propre situation, le ministre parut gêné face à une question par rapport au fondement même de la création de son poste ministériel, souvent vu comme surérogatoire. Une question à laquelle il rétorque : "je suis ministre de tout et de rien. De tout, car je traite des dossiers de droits civils, politiques, culturels et environnementaux en collaboration avec chaque ministère concerné. Et de rien parce que je n'ai pas la possibilité de traiter ces dossiers de manière directe".