« Une urgence de santé publique, de portée mondiale », voilà le message alarmant délivré le 1er février par le Dr Margaret Chan, directrice générale de l'OMS. La progression de l'épidémie d'infections dues au virus Zika imposait de prendre une décision. Avec cette alerte, la directrice de l'OMS espère accélérer l'action internationale contre le virus et la recherche scientifique. Et pour cause. La maladie due au virus Zika serait à l'origine de plusieurs milliers de cas de malformations néonatales au Brésil, dont des microcéphalies, une anomalie de la croissance de la boîte crânienne et des déficiences de la vue. Zika est également soupçonné d'être lié au syndrome neurologique de Guillain-Barré, une maladie neuromusculaire inflammatoire qui affecte une partie du système nerveux. À terme, ce virus, qui se répand notamment en Amérique latine, pourrait toucher trois à quatre millions de personnes, avait estimé l'OMS jeudi dernier. De la même manière que la dengue ou le chikungunya, le virus se transmet par les moustiques du genre Aedes (moustique-tigre) qui sévissent dans la zone intertropicale. Sa vitesse de propagation inquiète d'autant plus les experts. Zika est désormais présent dans 23 pays et territoires du continent américain. « Les experts considèrent que l'étendue géographique des espèces de moustiques qui peuvent transmettre le virus, l'absence de vaccin et de tests fiables, ainsi que le manque d'immunité de la population dans les pays nouvellement touchés (...) constituent des causes supplémentaires d'inquiétude », a souligné la directrice de l'OMS, Margaret Chan. Dans l'immédiat, l'OMS estime cependant que la maladie ne justifie pas que soient imposées des restrictions de voyage ou de commerce. La prévention la plus efficace consiste à éliminer les eaux stagnantes où prolifèrent les moustiques, et à utiliser des répulsifs et des moustiquaires pour se protéger, recommande l'OMS. C'est dans ce contexte que le ministère marocain de la Santé a publié un communiqué dans lequel il indique qu' « aucun cas du virus n'a été détecté dans le pays » et que l'éventualité de la propagation du bacille est minime, car les « études entomologiques révèlent que ce genre de moustique n'existe pas au Maroc ». Le ministère d'el Ouardi continue de suivre de près l'évolution de la situation épidémiologique en coordination avec l'OMS, tout en maintenant informée l'opinion publique nationale de tous les développements en rapport avec ce virus. Le ministère précise également que des mesures préventives ont été prises dans les différents centres hospitaliers et aéroports du royaume afin de cibler et identifier a priori les personnes qui proviennent de pays étrangers et qui portent potentiellement en eux ce virus et leur offrir les soins appropriés.