Alors que le président Emmanuel Macron poursuit son périple à travers les régions de France pour rencontrer des Maires et citoyens français, dans le cadre du «Grand débat national» auquel il avait appelé, les «Gilets jaunes» poursuivent, eux, leur mobilisation en se préparant pour un nouvel épisode de protestation samedi, le onzième consécutif. Après l'intense mobilisation de samedi dernier, qui avait réuni 84.000 manifestants dans toute la France, des rassemblements ont déjà été annoncées à Paris et à Bordeaux, dont, pour la première fois, des nocturnes proposées sur les réseaux sociaux par le groupe « Nuit Jaune ». Ces nocturnes ont pour objectif de créer un lieu d'«expression citoyenne sans violence», qui servira à «débattre, échanger et revendiquer nos véritables doléances», selon leurs initiateurs. «Nous resterons présents toutes les nuits à partir de samedi», ont -ils indiqué en précisant qu'ils maintiendront «ces nuits au moins jusqu'à la fin du Grand Débat». Plusieurs médias observent, à cet égard, que le rassemblement prévu à Paris n'est pas sans rappeler celui de «Nuit Debout», qui avait commencé en mars 2016 en marge de la mobilisation contre la Loi Travail. D'autant plus que le lieu du rassemblement est le même : la place de la République, précisent-ils. Les préparatifs pour cet acte XI de la mobilisation des «Gilets jaunes» ont lieu aussi à un moment où une contestation a surgi au sein du mouvement après l'annonce de la présentation d'une liste en son nom pour les élections européennes du 26 mai prochain. → Lire aussi : France : des « gilets jaunes » présentent une liste aux élections européennes Des partisans du mouvement «Ralliement d'initiative citoyenne» (RIC) ont en effet officiellement constitué , mercredi dernier, une liste menée par Ingrid Levavasseur, aide-soignante et l'une des nombreuses figures de ce mouvement social. « Le mouvement social citoyen né dans notre pays le 17 novembre 2018 fait apparaître la nécessité de transformer la colère en un projet politique humain, capable d'apporter des réponses aux Français qui soutiennent le mouvement depuis des mois », avait indiqué à ce propos communiqué du RIC. Cette liste est composée de dix noms, en vue de constituer une liste complète de 79 candidats d'ici à mi-février, avait précisé l a même source. Mouvement apolitique né sur les réseaux sociaux pour revendiquer une justice sociale et fiscale, les «Gilets jaunes» mènent depuis plus de deux mois une mobilisation inédite sous formes de rassemblement et de manifestations. Chaque samedi, ils sont des dizaines de milliers à investir les rues des principales villes de France, notamment de Paris, épicentre de la contestation, pour dénoncer la politique sociale et fiscale du gouvernement, dans le cadre de manifestations dont les images font le tour du monde. Face à cette grogne, l'exécutif français a annoncé des mesures sociales d'un coût évalué à 10 milliards d'euros et lancé un «Grand débat national» autour des principales questions sujettes à la contestation sociale. Mais ce «Grand débat» ne semble pas faire l'unanimité et laisse sceptique une bonne partie de Français. Selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting réalisé récemment pour le compte de Franceinfo et Le Figaro, 70% des Français s'attendent à ce qu'il ne soit pas utile pour le pays.