Après avoir joué aux trublions dans les rues françaises dix samedis de suite, c'est à la politique que les Gilets Jaunes ont décidé de s'attaquer. Une liste composée exclusivement de GJ sera présentée aux élections européennes, au grand dam d'Emmanuel Macron et de l'extrême droite de Marine Le Pen. Pour l'heure, la liste des gilets jaunes intitulée « ralliement d'initiative citoyenne » (RIC) n'est composée que de dix personnes dont Ingrid Levavasseur, aide soignante de 31 ans, l'une des grandes figures de ce mouvement de contestation. Les gilets jaunes devront trouver 79 personnes d'ici février pour pouvoir espérer participer au scrutin européen le 26 mai prochain. Alors que ce mouvement était jusqu'ici apolitique et ne concernait qu'une série de manifestations, un tour de force, pour obliger le gouvernement à écouter et à trouver des solutions aux problèmes des Français, aujourd'hui il se trouve que la donne a changé et, les GJ souhaitent s'affirmer sur la scène politique, à commencer par les Européennes. Selon des sondages d'opinion réalisés notamment pas BFM TV pour estimer les intentions de vote en cas de constitution de liste des gilets jaunes, les Français ont donné La République En Marche (LREM), le parti d'Emmanuel Macron, en tête, les GJ en deuxième place, et enfin, le parti de l'extrême droite de Marine Le Pen en troisième position. Le mouvement des gilets jaunes qui jouit d'une popularité même en dehors des frontières, s'est hissé devant le parti d'extrême droite, le Rassemblement National (RN), qui a soutenu le mouvement depuis le début pour gagner en capital sympathie. Pas de chance pour le parti de Marine Le Pen, aujourd'hui les gilets jaunes la dépassent en intentions de vote aux Européennes sur lesquelles la cheffe de file d'extrême droite misait. De son côté, Emmanuel Macron ne pouvait pas imaginer qu'un tel mouvement, aussi virulent que tenace, surgisse de nulle part et puisse en outre entacher son quinquennat qui n'est qu'à ses prémices. Lui qui a créé LREM et gagné les élections présidentielles face à des partis historiques, a tout l'air de se faire prendre à son propre jeu. Jeudi, Laurent Wauquiez, le patron des Républicains, a regretté durant une session de dialogue avec les élus de la région de la Drôme, que le président Emmanuel Macron ait pris trop de temps pour trouver une solution aux gilets jaunes. « Si cette écoute avait eu lieu dès le début, on se serait épargné bien des tensions dans le pays », a déclaré Laurent Wauquiez durant le débat en présence du chef d'Etat français.