Le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières est « une réussite de portée historique » en vue de garantir une gestion optimale et humaine du phénomène migratoire, ont souligné, mardi à Marrakech, des ministres, responsables et représentants d'organisations internationales participant à la Conférence intergouvernementale sur la migration qui se tient les 10 et 11 décembre dans la ville ocre. Les intervenants lors la cinquième séance plénière de cette grand-messe internationale, dont des ministres et vice-ministres des Affaires étrangères, de l'Intérieur, de la Migration et de la mobilité humaine, issus de plusieurs pays des quatre coins du monde, ont affirmé que le Pacte de Marrakech, fruit d'un processus inédit et d'intenses consultations et discussions entre les Etats, constitue « un grand pas dans la bonne direction » pour la mise en œuvre, dans le cadre d'une coopération multilatérale accrue, d'une approche commune, globale et inclusive, et d'une responsabilité partagée entres les parties prenantes, des différents objectifs fixés par ce Document « fondamental » pour la gestion de la question migratoire. Ce Pacte, ont-ils estimé, se veut un cadre idoine de coopération et de collaboration et une source de recommandations dont l'ensemble des Etats peuvent s'inspirer pour mettre en place leurs politiques nationales migratoires, tout en respectant leur souveraineté. Relevant que le « Pacte de Marrakech » offre de nouveaux outils pour la gestion de la migration, les conférenciers ont insisté sur la nécessité de la protection et de la défense des migrants et de leurs droits fondamentaux, de la lutte contre les réseaux de traite des êtres humains, et du partage des données et informations pour assurer la sécurité des frontières des pays concernés en premier lieu par les flux migratoires. Ils ont, dans ce sens, appelé à renforcer le cadre de la coopération multilatérale et à apporter toute l'assistance technique et humanitaire aux pays concernés directement par ce phénomène, estimant qu'aucun pays ne peut relever à lui seul les enjeux complexes de la migration, mais cela requiert une collaboration plus intense entre les différentes Etats. Les conférenciers ont plaidé en faveur de la fédération des efforts des Etats pour honorer les engagements pris à travers ce Pacte « historique » et à traduire leur volonté politique en de véritables actions et mesures concrètes pour prendre à bras le corps la question migratoire, qui est devenue un enjeu crucial pour l'ensemble de la communauté internationale, eu égard à la nette croissance des flux migratoires. Ils ont aussi mis en relief l'importance de l'action commune et concertée pour concrétiser ce Pacte et assurer une vie meilleure à l'ensemble des êtres humains, tout en mettant l'accent sur l'impératif de protéger les groupes vulnérables de migrants, notamment les femmes et les enfants qui sont victimes des diverses formes d'abus et d'esclavage moderne. → Lire aussi : Le pacte mondial sur les migrations doit permettre d'aider les migrants Ils ont, en outre, mis en avant la nécessité d'optimiser les effets bénéfiques de la migration régulière et de lutter contre les facteurs négatifs et d'instabilité qui obligent des millions de personnes à quitter leurs pays d'origine à la recherche d'un avenir plus radieux pour eux et leurs familles, tout en plaidant en faveur d'une gestion collective du phénomène migratoire et d'une meilleure assistance aux pays d'origine et d'accueil afin de parvenir à la réalisation des Objectifs de développement durable à l'horizon 2030. Mettant en exergue le rapport entre migration et développement durable, les conférenciers ont souligné que l'adoption formelle du Pacte de Marrakech engage les pays à construire ensemble un « avenir inclusif » où les droits des migrants sont respectés, notant que l'adoption de ce Pacte « unique en son genre » témoigne de la volonté des Etats et de la solidarité manifeste de la communauté internationale pour garantir des migrations sûres, ordonnées et régulières. Après avoir rappelé la complexité des intérêts et la divergence des points de vues entre les Etats au sujet de la question de la migration, ils ont affirmé que ce Pacte se veut un « compromis satisfaisant » afin de promouvoir les voies légales de la migration, ajoutant que la migration régulière est un véritable moteur de croissance économique pour les pays d'origine et les pays d'accueil. Ils ont, de même, insisté sur la nécessité de la fédération des énergies pour assurer une meilleure intégration des migrants dans les pays d'accueil, estimant que la migration constitue un élément clé du développement durable. Ils ont aussi soutenu que le Pacte de Marrakech doit faire l'objet d'une réévaluation et d'une amélioration en continu pour en être en phase avec l'évolution des sociétés et des aspects émergents de la gestion de la migration. Déplorant la prise de position « peu constructive » de certains pays à l'égard de ce Pacte, les intervenants ont émis le souhait de voir ces Etats revoir leurs décisions et rejoindre le consensus international manifesté à travers ledit Pacte. Les intervenants ont aussi tenu, au début de leurs interventions, à exprimer leurs vifs remerciements et leur profonde gratitude à SM le Roi Mohammed VI, au gouvernement et au peuple marocains pour le chaleureux accueil et les efforts titanesques consentis pour garantir la pleine réussite aux travaux de cette Conférence intergouvernementale « historique ».