Le gouvernement français a décidé de déployer un dispositif de sécurité »exceptionnel'' à Paris, mais également dans d'autres régions de France, en prévision d'une nouvelle mobilisation, samedi, des Gilets jaunes, ce mouvement de protestation sociale né sur les réseaux sociaux. L'exécutif redoute, en effet, une nouvelle explosion de violences ce week-end similaire ou pire à celle de samedi dernier. Jeudi, le Premier ministre Edouard Philippe a fait savoir que des moyens « exceptionnels » vont être mobilisés. Soit quelque 89.000 policiers et membres des forces de l'ordre sur l'ensemble du territoire, dont 8000 à Paris. Selon les médias du pays, une douzaine de véhicules blindés des forces de l'ordre capables notamment de détruire des barricades seront aussi déployés, pour la première fois, dans la capitale. Les pompiers seront eux aussi en dispositif d'alerte maximale prêts à intervenir. Le gouvernement a réitéré ses appels à ne pas manifester à Paris et prévenu que le gouvernement serait « intraitable » face aux « factieux » et aux « casseurs ». → Lire aussi : Gilets jaunes : le Premier ministre disposé à examiner des mesures qui permettraient d'augmenter le Smic Par mesure de sécurité, la préfecture de Police de Paris a pris un arrêté interdisant les manifestations dans un périmètre englobant les abords du palais de l'Elysée, les Champs-Elysées, la Concorde, une partie du Quai d'Orsay, les abords de l'Assemblée nationale et de l'hôtel de Matignon. Au total, 18 points de la capitale sont considérés comme sensibles. Les transports seront également impactés avec une vingtaine de stations de métro fermées samedi dès 5h30. Se rendre dans le centre de Paris, quadrillé, sera quasiment impossible. La Mairie de Paris a décidé de son côté d'activer une cellule de crise toute la journée de samedi. Par ailleurs, plusieurs événements sportifs, culturels ont été annulés et plusieurs musées et lieux culturels ont décidé de fermer à Paris, ainsi que de nombreuses enseignes de luxe. Des sites très touristiques et emblématiques de la capitale ont décidé eux aussi de fermer leurs portes, comme la Tour Eiffel (déjà fermée le 24 novembre) et les Catacombes. L'Arc de triomphe, objet de dégradations la semaine passée, restera lui aussi inaccessible. Lancé au départ pour protester contre la hausse des prix des carburants, le mouvement des Gilets jaunes, une initiative née sur les réseaux sociaux qui refuse toute récupération politique, s'est ensuite élargi à la critique de la politique fiscale et sociale du gouvernement.