Le gouvernement français multiplie les gestes et tente de trouver des solutions à la grogne sociale avant une quatrième journée de mobilisation des Gilets jaunes prévue samedi prochain à Paris et dans toute la France, qui s'annonce »à haut risque ». Face à la mobilisation des Gilets Jaunes, le gouvernement avait préféré jouer, dans un premier temps la carte du dialogue mais aussi celle de la fermeté. Cependant et face aux manifestations qui ont pris par endroits une grande ampleur, l'exécutif a dû lâcher du lest pour trouver une issue à la crise. Le gouvernement qui avait annoncé dans un premier temps un moratoire de six mois, a finalement décidé d'annuler pour toute l'année 2019 l'augmentation des taxes sur le carburant, à l'origine de la colère des Gilets jaunes. Jeudi, le Premier ministre Edouard Philippe poursuivait au Sénat le débat engagé mercredi à l'Assemblée pour défendre les mesures prises en urgence. En plus de l'annulation de la taxe carbone, il s'agit aussi du gel des tarifs du gaz et de l'électricité cet hiver, et du renoncement à durcir le contrôle technique automobile avant l'été. Le Premier ministre a également jugé « nécessaire » un débat sur la réforme de l'Impôt sur la fortune (ISF), en réponse à certaines voix, y compris à l'intérieur du gouvernement, qui évoquaient un retour à l'ISF comme solution pour calmer la colère des Gilets jaunes. Selon les médias, Emmanuel Macron exclut tout retour de l'ISF. « Nous ne détricoterons rien de ce qui a été fait depuis dix-huit mois », aurait-il affirmé en Conseil des ministres. → Lire aussi : Gilets jaunes: le gouvernement annonce la suspension de la hausse des taxes sur les carburants Mais les assurances et les concessions du gouvernement ne semblent pas satisfaire les Gilets jaunes qui ont appelé à une quatrième manifestation jugée »à haut risque » par le gouvernement qui craint que d'autres mouvements de protestation comme ceux des lycéens, étudiants, paysans et syndicats ne viennent grossir les rangs des manifestants samedi. L'exécutif, qui redoute une nouvelle explosion de violences ce week-end similaire ou pire à celle de samedi dernier, a réitéré mercredi et jeudi ses appels à ne pas manifester à Paris samedi, et prévenu que le gouvernement serait « intraitable » face aux « factieux » et aux « casseurs ». Le ministère de l'Intérieur a fait état, de son côté, d'une « mobilisation de la part de l'ultradroite et de l'ultragauche ». Selon les médias, les autorités peaufinent actuellement un dispositif de sécurité renforcé et plus mobile en prévision de la «très grande violence» qui pourrait caractériser l'«acte IV» de la mobilisation des «gilets jaunes». Par ailleurs, plusieurs évènements sportifs, culturels ont été annulés en prévision d'une manifestation des Gilets jaunes qui s'annonce chaude et plusieurs musées et lieux culturels ont décidé à nouveau de fermer à Paris. Lancé au départ pour protester contre la hausse des prix des carburants, le mouvement des Gilets jaunes, une initiative née sur les réseaux sociaux qui refuse toute récupération politique, s'est ensuite élargi à la critique de la politique fiscale et sociale du gouvernement.