De premiers affrontements ont éclaté, samedi à Paris, sur l'emblématique avenue des Champs-Elysées où des « gilets jaunes » se sont rassemblés pour une troisième mobilisation nationale. Des gilets jaunes ont tenté de forcer des points de contrôle et de se saisir de barrières pour former une barricade, obligeant les forces de l'ordre de faire usage de gaz lacrymogène. Au moins huit manifestants ont été interpellés, selon Franceinfo. La manifestation à Paris est placée sous haute surveillance avec plus de 4 000 policiers mobilisés pour encadrer les manifestants, les autorités veulent éviter que se reproduisent les violences et les destructions intervenues samedi dernier. Sur les Champs-Elysées et aux alentours, des barrages filtrants avec contrôles d'identité sont mis en place et la « plus belle avenue du monde » a été fermée à la circulation. La sécurisation de l'avenue est entrée en vigueur dès 6 heures avec des contrôles d'identité et des fouilles de sacs. D'après les médias du pays, la mobilisation des Gilets jaunes semble s'installer dans la durée, le dialogue amorcé par le gouvernement n'ayant abouti à aucun résultat. En effet, malgré le discours du président Macron mardi dernier et la rencontre de représentants du mouvement avec le ministre de la transition écologique, François de Rugy, le même jour puis avec le premier ministre, Edouard Philippe le lendemain, l'appel à une nouvelle mobilisation a été maintenu pour demain samedi. → Lire aussi : Les gilets jaunes manifestent à Bruxelles Une nouvelle rencontre hier vendredi entre le premier ministre français et deux représentants des Gilets jaunes s'est soldée, elle aussi, par un échec. Selon les médias, le gouvernement, critiqué pour sa gestion de ce mouvement de mobilisation inédit, joue la carte du dialogue tout en restant ferme sur sa position : pas de retour sur l'engagement pris concernant la taxe carbonne. Courant cette semaine, le premier ministre français avait déclaré que le gouvernement reste ferme sur sa décision de maintenir le «cap» en matière de transition écologique tout en promettant une fiscalité des carburants adaptée aux fluctuations des prix du pétrole. Les déclarations du Premier ministre français intervenaient au lendemain d'un discours très attendu du président Emmanuel Macron dans lequel il avait dévoilé sa stratégie pour la transition écologique et annoncé »une grande concertation de terrain'' sur cette question. La hausse de la fiscalité écologique alimente la grogne d'une bonne partie de Français qui a l'impression de crouler sous le poids des impôts ce qui se répercute sur leur pouvoir d'achat. Dans le sillage de cette grogne sociale est né un mouvement inédit de protestation sur les réseaux sociaux: les gilets jaunes qui mènent depuis la mi-novembre une mobilisation à travers tout le territoire français en vue de pousser le gouvernement à faire machine arrière de sa politique fiscale. Le mouvement de contestation, lancé en réaction à la hausse du prix des carburants à la fin octobre, s'est ensuite élargi à la critique des taxes en général et de la baisse du pouvoir d'achat. Pour cet acte III de la mobilisation des gilets jaunes, des actions sont prévues dans plusieurs villes françaises: à Bordeaux, Brest, Toulouse, Montpellier, Lille, Marseille, Orléans, Dunkerque, Pau ...