La frontière syrienne doit être nettoyée du groupe terroriste de l'état islamique (EI), a indiqué lundi le ministre turc des affaires étrangères Mevlut Cavusoglu. La zone frontalière au nord de la Syrie doit être totalement nettoyée des combattants de l'EI, a déclaré le chef de la diplomatie, assurant qu'Ankara va poursuivre son soutien aux opérations contre les extrémistes. La Turquie a « le droit le plus naturel de combattre cette organisation terroriste sur notre territoire et à l'étranger », a-t-il affirmé à l'issue d'une rencontre dans la capitale Ankara avec son homologue lituanien. Le président Recep Tayyip Erdogan a accusé le groupe extrémiste d'avoir commis l'attentat-suicide ayant visé, samedi à Gaziantep (sud-est), une cérémonie de mariage et qui a fait 54 tués, selon un nouveau bilan. L'auteur présumé de cet attentat, qui n'a pas encore été revendiqué, est un adolescent âgé de 12 à 14 ans, a précisé le chef de l'Etat. La province de Gaziantep borde celle d'Alep en Syrie où des affrontements intenses entre Daech et les forces démocratiques syriennes (FDS), alliance de combattants kurdes et arabes dominée par les Unités de protection du peuple (YPG, kurde syrien) considérées par Ankara comme la branche syrienne du PKK, et autres groupes de l'opposition syrienne se poursuivent depuis des semaines dans les villes de Manbij et Jarablus. Les combattants de l'opposition syrienne se préparent à lancer une offensive pour reprendre des mains de Daech la ville de Jarablus, aux frontières avec la Turquie. La prise du contrôle, il y a deux semaines, de Manbij par les FDS a relancé les inquiétudes d'Ankara de voir les Kurdes syriens étendre leur influence sur Jerablus et constituer un territoire autonome le long de sa frontière sud. En octobre dernier, plus d'une centaine de sympathisants du parti démocratique des peuples (HDP, pro Kurdes) ont été tués lors d'un rassemblement proche de la gare centrale d'Ankara dans l'attentat le plus meurtrier de l'histoire de la Turquie commis par deux kamikazes de l'EI. En juin dernier, trois autres kamikazes soupçonnés d'appartenir à l'EI ont tué 44 personnes dont 19 étrangers dans l'aéroport Ataturk de la mégapole d'Istanbul, théâtre de plusieurs attentats depuis le début de l'année. Plusieurs autres attentats suicides attribués à la rébellion du PKK et à l'EI ont été commis, depuis octobre dernier, dans la capitale et d'autres villes turques.