L'Autriche et l'Allemagne ont appelé jeudi l'Italie et la Grèce à coopérer pour stopper les arrivées de migrants par la Méditerranée ainsi que les déplacements de demandeurs d'asile depuis leur territoire vers les autres pays de l'UE. Cette coopération doit notamment passer par la signature avec l'Allemagne de traités bilatéraux par lesquels la Grèce et l'Italie, où arrivent la majorité des demandeurs d'asile entrant en Europe, s'engagent à reprendre « dans les 48 heures » les migrants se présentant aux frontières allemandes, a déclaré le ministre allemand de l'Intérieur Horst Seehoher, en visite à Vienne. « Je sais que ce seront des discussions difficiles », a ajouté le ministre, qui a fait de la signature de ces traités la pierre angulaire du compromis obtenu au forceps avec la chancelière Angela Merkel contre laquelle son parti est entré en rébellion, en réclamant une politique migratoire plus restrictive. Le chancelier autrichien conservateur Sebastian Kurz et son ministre de l'Intérieur d'extrême droite Heinz-Christian Strache, qui s'exprimaient à ses côtés, ont également insisté pour que ces traités puissent être conclus rapidement: les négociations avec les deux pays « nous occuperont beaucoup dans les semaines à venir », a souligné M. Kurz, dont le pays assume la présidence tournante de l'UE jusqu'à la fin de l'année. Lire aussi :Migrations: ce que contient l'accord conclu entre les 28 Les trois responsables n'ont pas caché faire reposer leurs espoirs sur l'Italie et son puissant ministre de l'Intérieur Matteo Salvini qui affiche son hostilité à l'accueil des demandeurs d'asile: ils ont annoncé une réunion entre M. Salvini et ses homologues autrichien et allemand la semaine prochaine à Innsbruck, en Autriche, en marge d'une rencontre des ministres de l'Intérieur de l'Union européenne. « Nous discuterons de ce qu'on peut faire ensemble et notamment de la façon dont nous pouvons couper la route du sud pour les migrants », a déclaré M. Seehofer. L'objectif de cette rencontre sera de « fermer la route de la Méditerranée (…), c'est dans l'intérêt de l'Italie, de l'Allemagne et de l'Autriche », a ajouté le chancelier autrichien.