L'Organisation des Nations Unies (ONU) vient de lancer un appel de détresse sur le risque de mort qu'encourent plus de deux millions d'enfants en République Démocratique du Congo (RDC) victimes d'une malnutrition aiguë, s'ils ne reçoivent pas l'aide nécessaire. Sur ces deux millions d'enfants victimes aux formes les plus sévères de malnutrition, 300.000 sont présents dans la région de Kasaï, une zone limitrophe à la frontière avec l'Ouganda, précise Bettina Lüsher, du Programme Alimentaire Mondial (PAM), agence relevant du système onusien. Compte tenu de la gravité de la situation humanitaire en RDC, Mark Lowcock, secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires et coordonnateur des secours d'urgence, a décidé de se rendre du 11 au 13 mars 2018 en RDC où, plusieurs zones vivent, ces derniers mois, une détérioration criarde des conditions humanitaires. L'objectif de ce déplacement est de rencontrer les autorités congolaises à Kinshasa, avant de se rendre à Kalemie (province de Tanganyika) pour évaluer la situation humanitaire sur place. Le porte- parole du Bureau des NU pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), Jens Laerke qui tenait un point de presse vendredi à Genève (Suisse) estime, de son côté, que la communauté internationale a une grande responsabilité par rapport à la situation en RDC, et qu'il est maintenant temps de maintenir le cap. Les Nations Unies organiseront le 13 avril 2018, la toute première conférence des donateurs pour la RDC à Genève. Début 2018, un appel de fonds record de 1,68 milliard de dollars a été lancé par la communauté humanitaire en RDC, dans l'espoir de pouvoir répondre aux besoins et venir en aide à environ 10,5 millions de personnes. « A ce jour, près de 4,5 millions personnes ont été déplacées faisant de la RDC, le pays africain le plus touché par les déplacements internes », a déploré Laerke. Lire aussi: RDC : le contingent marocain de la MONUSCO organise une campagne médicale au profit des écoliers de Bunia Cette situation est la résultante directe d'une succession d'années d'instabilité et de conflit, lesquels en engendrés des crises humanitaires les plus complexes au monde. Toujours dans cette logique des réactions, le haut commissaire des NU aux droits de l'Homme, Zeid Raad Al Hussein, s'est dit aussi préoccupé par la recrudescence des violences et de l'instabilité en Ituri au nord-est de la RDC, déplorant cette insécurité qui ne crée pas un environnement propice pour des élections libres et crédibles. D'ailleurs, les populations de l'Ituri par le biais de la Communauté Iturienne de Kinshasa (CIK), ont lancé lundi 12 mars 2018, un appel pressant à l'aide humanitaire pour assister de façon urgente, des milliers de déplacés à cause de la reprise des conflits et confrontations intercommunautaires dans la région. Dans un communiqué de presse, la CIK écrit que « les chiffres disponibles font état de plus de 350.000 déplacés internes dont près de 50.000 sont installés dans la ville de Bunia et ses environs ». A ce chiffre s'ajoutent près de 65.000 personnes réfugiées en Ouganda, selon un décompte provisoire. On dénombre aussi » plusieurs centaines de personnes » massacrées depuis la reprise des violences en Ituri en décembre 2017. La CIK précise aussi que ces dernières violences « sont assez différentes de celles du conflit qui oppose les ethnies Hema et Lendu depuis plusieurs décennies. Les causes peuvent être multiples et sont encore à élucider, car non clairement exprimées. Dans la quête d'une issue à cette crise, la CIK a exhorté les gouvernements congolais et provincial à diligenter une « enquête pour étudier la nature, les manifestations, les racines, les conséquences ainsi que les auteurs et les manipulateurs de cette violence« . En outre, la CIK a exigé à ce que soient relevées de leurs fonctions, les autorités politico-administratives, judiciaires, militaires et policières qui ont failli dans leur mission de sécurisation de la population et de ses biens.