La création d'une monnaie unique, au sein de la CEDEAO, est un sujet cher au président de la République du Burkina Faso. A l'occasion du sommet d'Abuja qui s'est tenu le samedi 16 décembre dernier, le président Roch Marc Christian Kaboré a insisté sur la mise en place progressive de la monnaie unique de la CEDEAO, à partir de 2020. La création d'une monnaie unique pour les pays de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) est en passe de devenir une réalité. Dès l'an prochain, une nouvelle feuille de route devant conduire à sa réalisation sera dévoilée. Sur le continent, certains dirigeants ont affiché leur volonté de voir ce projet aboutir, à l'instar du numéro 1 burkinabé qui s'est fait l'un des portes parole de cette monnaie qui devrait tourner la page du Franc CFA. « L'option a été toujours maintenue que 2020 doit être la date de la création de la monnaie de la CEDEAO », a-t-il insisté, lors de la 52e Conférence de la CEDEAO, dans la capitale fédérale du Nigeria, précisant toutefois, que la transition monétaire se fera de façon progressive. « Tous les pays qui pourront répondre aux critères de convergence vont commencer à battre la monnaie CEDEAO, en attendant que les autres pays puissent se conformer et intégrer le processus de cette monnaie-là », a-t-il précisé. Cette approche est partagée par plusieurs dirigeants parmi lesquels le président du Niger, Mahamadou Issoufou, qui a souhaité la mise en œuvre effective de la monnaie unique, dès 2020 pour les pays « techniquement prêts » (avec un déficit public qui ne dépasse pas 3% du PIB et un taux d'inflation inférieur ou égal à 5%), redoutant un nouvel enlisement du processus qui a déjà connu quatre reports successifs en 2003, 2005, 2009 et 2015. « La monnaie unique CEDEAO ne doit pas être l'Arlésienne toujours annoncée mais jamais arrivée », a-t-il déclaré. La conférence, dans son ensemble, a « salué les progrès réalisés par l'ensemble des institutions de la CEDEAO impliquées dans la conduite des activités de la monnaie unique de la CEDEAO et a réaffirmé son engagement dans la poursuite et l'accélération de la réalisation » de l'agenda monétaire. Cependant, l'unanimité n'est pas pour autant acquise. Certains dirigeants, réticents, ont émis des réserves. C'est le cas du président du Nigéria Muhammadu Buhari. Estimant que les fondamentaux économiques qui ont continué à diverger, au cours des années, compliquent la réalisation du projet pour 2020, il dit prendre avec prudence la question de l'intégration « en tenant compte de ces problèmes et de ce qui se déroule, actuellement, dans l'Union européenne ». La Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest qui compte 15 pays membres, devrait s'agrandir et se renforcer, très prochainement, avec l'adhésion du Maroc.