Le Syndicat national du pétrole et du gaz dénonce une nouvelle fois les prix injustement élevés du gasoil et de l'essence sans plomb au Maroc. Malgré une légère baisse après le Ramadan, les tarifs restent bien au-delà des prix équitables, suscitant des critiques sur la gestion de la libéralisation du marché pétrolier. Le Syndicat national du pétrole et du gaz lance un nouveau signal d'alarme : les Marocains continuent de payer des prix excessifs pour le gasoil et l'essence sans plomb, rapporte L'Economiste du mardi 8 avril. Bien que les prix aient légèrement diminué après le Ramadan, ils restent largement au-dessus des niveaux qui seraient justes. Selon le Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole, les automobilistes sont contraints de débourser jusqu'à 2 dirhams de plus par litre que le prix normal. Les dernières statistiques montrent que les prix actuels de l'essence et du gasoil sont nettement plus élevés que ceux qui découlaient de la grille tarifaire en place avant la libéralisation du marché pétrolier en 2015. Sur la base des prix pratiqués entre le 1er et le 15 avril, le litre de gasoil ne devrait pas excéder 9,73 dirhams, tandis que l'essence sans plomb ne devrait pas coûter plus de 11,12 dirhams, en tenant compte de la baisse des prix mondiaux et des fluctuations du dollar. Lire aussi : Prix des carburants : Une baisse mondiale qui ne profite pas aux Marocains Cependant, les stations-service affichent des prix bien plus élevés. À Casablanca, le litre de gasoil se vend autour de 11,11 dirhams, et cette somme augmente dans d'autres régions du Royaume, en raison des coûts de transport. Cette différence de 2 dirhams par litre entre le prix réel et celui pratiqué est perçue comme un véritable scandale par le Syndicat, souligne le quotidien. Le porte-parole du gouvernement, M. Mustapha Baitas, a récemment reconnu des erreurs dans la mise en œuvre de la décompensation des produits pétroliers, admettant que cette réforme n'avait pas pris en compte les réalités sociales diverses. Il a aussi pointé un manque de rigueur dans la gestion, laissant ainsi les citoyens vulnérables aux abus des entreprises pétrolières. Malgré la situation préoccupante, le gouvernement n'a pris aucune mesure pour remédier à cette problématique, n'imposant aucune régulation stricte aux distributeurs ni réexaminant la décompensation. L'Association Marocaine des Droits Humains, dénonce l'inaction des autorités face à cette situation. Dans ce contexte, elle appelle à annuler la libéralisation des prix des carburants et à revenir à un système de régulation des prix plus équitable. Le Syndicat national du pétrole et du gaz estime que le marché marocain des produits pétroliers n'est pas encore suffisamment mature pour supporter une libéralisation totale. Les abus sont manifestes, avec des marges bénéficiaires souvent dénoncées par le Conseil de la Concurrence, qui a recommandé à plusieurs reprises de revoir le cadre de régulation pour éviter de nouveaux abus et mieux protéger les consommateurs.