Dans un contexte de renforcement stratégique de ses capacités maritimes, le Maroc s'engage dans un projet ambitieux d'acquisition de deux sous-marins militaires. Ce projet, encore au stade des négociations, attise les convoitises de nombreux constructeurs navals internationaux, principalement européens, mais aussi russes. L'objectif du pays est de moderniser sa flotte afin de garantir sa sécurité maritime – notamment en Méditerranée et dans l'Atlantique – face aux enjeux géopolitiques régionaux croissants. Le Maroc semble privilégier des solutions provenant de deux grands noms de l'industrie navale européenne, notamment Naval Group (France) et ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) (Allemagne). Ces deux géants industriels ont présenté leur offre respective, cherchant à répondre aux exigences spécifiques de la Marine Royale. Le groupe industriel français spécialisé dans la construction navale de défense, Naval Group, propose au Maroc deux sous-marins de classe Scorpène, une référence en matière de furtivité et de performance. Ces submersibles sont particulièrement adaptés aux marines de taille moyenne, comme celle du Maroc, grâce à leur autonomie impressionnante et leur capacité à opérer en immersion prolongée. Les Scorpène sont équipés de batteries lithium-ion, offrant une endurance accrue sous l'eau, ainsi qu'un système de combat entièrement développé en France. Ce dernier assure une sécurité maximale lors des plongées, même avec un équipage réduit. Naval Group ne se contente pas de vendre du matériel, il mise également sur un partenariat industriel stratégique avec le Maroc, ouvrant la voie à un transfert de technologie pour soutenir l'industrie navale locale. Parallèlement, ThyssenKrupp Marine Systems, l'entreprise de construction navale allemande, mise sur deux modèles, le HDW Dolphin AIP et le HDW 209/1400mod. Le Dolphin, plus moderne et technologiquement avancé, est équipé d'un système de propulsion indépendante de l'air (AIP), permettant de prolonger les périodes d'immersion sans avoir besoin de remonter à la surface. Ce système est particulièrement apprécié dans les zones géopolitiquement sensibles. Le HDW 209/1400mod, quant à lui, bien qu'ancienne version, reste une option fiable, ayant été éprouvée par de nombreuses marines dans le monde, selon les médias. Outre les propositions françaises et allemandes, le Russie se positionne en tant que concurrent avec le sous-marin Amur 1650, un modèle diesel-électrique de quatrième génération. Cependant, cette offre rencontre des obstacles, car ce modèle n'a jamais été vendu à ce jour, ce qui soulève des questions quant à sa fiabilité. Par ailleurs, les Grèce et Portugal ont proposé des sous-marins d'occasion. Ces modèles, bien que nettement moins coûteux, sont technologiquement dépassés. Lire aussi : Le Maroc cherche à renforcer sa flotte atlantique avec des sous-marins L'acquisition de ces sous-marins s'inscrit dans une stratégie globale de renforcement des capacités maritimes du Maroc, dans un contexte de tensions régionales. Dans ce cadre, le Maroc cherche à rééquilibrer les forces en Méditerranée et dans l'Atlantique, tout en sécurisant ses intérêts maritimes et en renforçant son influence régionale. Par ailleurs, l'Espagne, voisine stratégique, suit avec une attention particulière ces négociations. A cet effet, certains observateurs estiment qu'une collaboration accrue dans le domaine de la sécurité maritime pourrait également offrir des opportunités de coopération mutuelle, notamment par des exercices conjoints ou un partage de renseignements sur des enjeux communs, tels que le trafic maritime et la migration irrégulière. Pour l'acquisition de ces appareils, le Maroc devra mettre en avant plusieurs critères : coût, technologies ... D'autant que les navires seront acheminés au chantier naval de Casablanca.