Le marché boursier marocain connaît une transformation marquée par une participation croissante des investisseurs individuels. Ce phénomène soulève des interrogations quant à sa durabilité, son impact sur la liquidité, les enjeux réglementaires et le rôle croissant des technologies. Selon l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), la participation des personnes physiques a augmenté, notamment lors de l'introduction en bourse de CMGP Group en décembre 2023, qui a attiré 32 516 investisseurs individuels issus de 41 nationalités. Ce chiffre marque un tournant pour la Bourse de Casablanca et reflète un engouement significatif. La digitalisation des plateformes de trading, encouragée par les initiatives de l'AMMC, et les campagnes de sensibilisation visent à promouvoir l'investissement des particuliers. Selon un rapport de l'AMMC, la montée des investisseurs individuels contribue à améliorer la liquidité du marché grâce à l'augmentation du volume des transactions. Cependant, cette participation peut entraîner une volatilité additionnelle, surtout si les nouveaux investisseurs manquent d'expérience ou suivent des tendances impulsives. L'AMMC a renforcé le cadre réglementaire pour accompagner cette évolution. Les intermédiaires financiers doivent désormais respecter des obligations strictes de vigilance et de veille interne afin de protéger les petits investisseurs et prévenir la manipulation du marché. Lire aussi : Introduction en bourse de CMGP Group : Un rendez-vous réussi avec les investisseurs ! L'intérêt croissant pour la bourse est soutenu par un contexte économique favorable, des taux d'intérêt historiquement bas, et une meilleure sensibilisation à l'éducation financière. Des événements comme l'introduction réussie de grandes entreprises à la Bourse de Casablanca jouent également un rôle moteur. La digitalisation a permis une démocratisation de l'accès aux marchés financiers. Selon l'AMMC, les investisseurs peuvent désormais ouvrir des comptes-titres et effectuer des transactions via des plateformes numériques, ce qui a réduit les barrières d'entrée. D'après un rapport de la Bourse de Casablanca, à fin 2023, les investisseurs individuels étrangers, principalement français, ont investi 168 millions de dirhams, représentant 69,9 % des investissements étrangers des particuliers. Ce chiffre témoigne d'une préférence encore marquée pour les actions locales, mais la diversification internationale progresse. Un rapport publié par l'AMMC met en lumière les risques liés à l'absence de formation financière des nouveaux investisseurs, notamment en raison de biais cognitifs tels que la surconfiance. L'institution plaide pour des programmes de formation intensifs afin de renforcer leurs compétences. Les banques et sociétés de bourse marocaines, en partenariat avec la Bourse de Casablanca, proposent des outils éducatifs et des services de conseil pour mieux accompagner les investisseurs individuels. Cette collaboration favorise l'inclusion financière tout en stimulant la participation au marché.
