La Russie est devenue le premier fournisseur de blé du Maroc, avec 650.000 tonnes expédiées depuis le début de la saison en cours, soit une augmentation significative par rapport à la même période de l'année dernière. La Russie a pris une position dominante dans les échanges commerciaux avec le Maroc en devenant, pour la première fois, le principal fournisseur de blé du royaume. Depuis le début de la saison agricole actuelle, pas moins de 650 000 tonnes de céréales ont été exportées vers le Maroc, marquant une augmentation remarquable par rapport à l'année précédente. Cette annonce, faite par Eduard Zernin, président de l'Union des exportateurs de céréales, dans une récente interview accordée à l'agence TASS, témoigne d'une coopération commerciale qui s'intensifie entre les deux nations. Dans son entretien, Eduard Zernin a mis en lumière la stratégie d'expansion des exportateurs russes vers les marchés du Moyen-Orient et de l'Afrique. « Le Maroc, joyau de la région, est devenu l'un de nos marchés prioritaires pour les exportations de blé », a-t-il déclaré. Une telle évolution illustre l'inclusion du Maroc parmi les dix premiers importateurs mondiaux de blé russe pour la période allant de juillet à octobre de la campagne 2024-2025. Cette performance n'est pas seulement le fruit d'une augmentation des volumes échangés, mais également d'une évolution stratégique dans les relations bilatérales entre Moscou et Rabat. Ces dernières années, la Russie s'est efforcée de diversifier ses partenaires commerciaux face aux sanctions occidentales, tandis que le Maroc, confronté à des défis climatiques et à des récoltes locales insuffisantes, cherche à sécuriser ses approvisionnements alimentaires auprès de fournisseurs fiables. Lire aussi : Tomates égyptiennes sous-cotées : Le Maroc prépare une riposte L'essor des exportations russes vers le Maroc reflète également des intérêts mutuels au-delà de l'aspect purement économique. Pour Moscou, cette percée sur le marché marocain est un levier pour consolider son influence en Afrique du Nord, une région stratégique où la compétition géopolitique s'intensifie. Pour le Maroc, l'approfondissement de la coopération avec la Russie s'inscrit dans une politique étrangère équilibrée visant à diversifier ses partenariats internationaux tout en renforçant sa souveraineté alimentaire. Depuis plusieurs années, la Russie et le Maroc entretiennent une coopération croissante dans des secteurs variés. Si le commerce de blé constitue aujourd'hui une pierre angulaire de leurs échanges, d'autres domaines, comme l'énergie, la pêche ou le tourisme, témoignent d'un potentiel encore inexploité. Cependant, cette dynamique commerciale n'est pas sans risques. Une dépendance croissante envers les importations russes pourrait exposer le Maroc à des fluctuations de prix ou à des perturbations en cas de tensions internationales. De plus, la compétition avec d'autres fournisseurs, notamment l'Union européenne et les Etats-Unis, pourrait compliquer la stratégie marocaine de diversification. En dépit de ces défis, le choix de la Russie comme fournisseur clé souligne l'habileté du Maroc à tirer parti des évolutions du marché mondial pour sécuriser ses besoins en produits essentiels. À l'avenir, une coopération accrue dans les domaines technologique et logistique pourrait renforcer encore davantage ces échanges. La montée en puissance de la Russie en tant que premier fournisseur de blé au Maroc dépasse la simple question des volumes échangés. Elle témoigne d'une convergence stratégique entre deux pays qui cherchent à diversifier leurs partenaires dans un monde marqué par des incertitudes économiques et géopolitiques croissantes. Alors que la campagne agricole 2024-2025 se poursuit, les prochains mois pourraient révéler de nouvelles opportunités pour élargir ce partenariat. Que ce soit à travers des investissements conjoints ou une intensification des échanges dans d'autres secteurs, la relation russo-marocaine semble s'orienter vers une collaboration encore plus étroite et durable. Avec cette dynamique en pleine expansion, le Maroc et la Russie posent les bases d'une coopération bilatérale à long terme, alliant pragmatisme économique et ambitions stratégiques.