Le Président français, Emmanuel Macron, s'est dit, mercredi à Rabat, « très impressionné » par la stratégie marocaine dans le domaine de gestion de l'eau et par l'adaptation de son modèle face aux actuels défis, à travers notamment les autoroutes de l'eau et les projets de dessalement. « Je suis très impressionné par la stratégie du Maroc en matière d'adaptation de son modèle à travers les autoroutes de l'eau et les projets de dessalement urbain. Une stratégie très holistique dont la France doit s'inspirer », a affirmé le chef de l'Etat français qui intervenait lors d'une rencontre initiée par le groupe OCP, sous le thème : « Sécurité alimentaire : Perspectives de coopération franco-marocaine pour une transition vers des systèmes agricoles et alimentaires durables en Afrique ». Soulignant l'importance de cette de ressource vitale, M. Macron a insisté sur l'impératif de bâtir des stratégies régionales, d'autant plus que l'eau intervient avant même les intrants. Pour lui, il est donc important de fédérer les efforts des acteurs de la recherche académique et des organisations régionales. Le président français s'est arrêté aussi sur le développement durable des filières et les initiatives lancées par le Royaume du Maroc par le bais de l'OCP, estimant qu'il s'agit d'une stratégie féconde qui doit être développée dans plusieurs pays. Il a par ailleurs mis l'accent sur la nécessité de mettre en place des filières qui gagnent en maturité dans chaque pays africain pour avoir une capacité de créer de l'emploi et sortir de l'informel. Lire aussi : Crise de l'eau : la surexploitation des nappes phréatiques suscite des inquiétudes Evoquant les sols, il a souligné la nécessité de mettre sur pied une stratégie plus systématique de cartographie pour gérer de manière intelligente cette question, relevant l'importance du volet formation et recherche avec notamment une stratégie de recherche intégrée qui peut être déclinée selon les spécificités de chaque pays. M. Macron a relevé, en outre, la nécessité capitale de créer un écosystème à travers des plateformes en mesure de gérer les complexités, comme le cas de l'écosystème créé par l'OCP, estimant que ces plateformes permettent de mobiliser le financement, d'autant plus que la plus grande difficulté demeure le nombre important de micro-projets qui n'incitent pas les grands acteurs à investir. Le président français a, par ailleurs, souligné que le Maroc et la France sont animés d'une conviction commune, celle de promouvoir la sécurité alimentaire, notant qu'au cours des 15 dernières années, un discours de « décroissance agricole et agroalimentaire » s'est installé en vue d'honorer « nos engagements de décarbonation et de changement d'habitudes alimentaires ». Selon le Chef de l'Etat français, le monde a besoin de produire davantage avec moins d'intrants en s'inspirant de la recherche pour changer de modèles, notant qu'il faut désormais intégrer les nouvelles technologies, adapter le modèle d'irrigation et mieux connaître la nature des sols. M. Macron a évoqué le pacte de Paris pour les peuples et la planète (4P) qui se veut un partenariat Nord-Sud exemplaire avec pour objectif le développement économique, la protection de la biodiversité et la stabilisation géopolitique. Il s'agit, a-t-il estimé, d'un combat commun du Maroc, de la France, de l'Afrique et de l'Europe. S'agissant de la Méditerranée, M. Macron a souligné l'impératif de repenser le modèle agricole méditerranéen pour relever le défi de la souveraineté alimentaire, assurant que la France souhaite être un partenaire dans la durée de cette souveraineté, tant pour l'Europe que pour le continent africain.