La consommation de gaz butane importé au royaume continue d'augmenter, atteignant des sommets inédits. Avec les Etats-Unis comme principal fournisseur et des alternatives comme l'Espagne et le Royaume-Uni, cette dynamique soulève des enjeux importants pour la sécurité énergétique et pousse le pays à envisager des solutions énergétiques durables. La dépendance du royaume au gaz butane importé est en constante augmentation, avec des achats atteignant un niveau record au cours du premier semestre 2024. Durant cette période, le pays a importé environ 1,4 million de tonnes de butane, marquant une hausse significative par rapport aux 2 millions de tonnes importées en 2023, selon les données fournies par le gouvernement. Cette tendance soulève des questions cruciales concernant la sécurité énergétique et la durabilité économique du pays. Les Etats-Unis se sont solidement établis comme le principal fournisseur de butane pour le Maroc, représentant plus de 74 % des importations au cours des six premiers mois de l'année. Cette part de marché constitue une hausse notable par rapport à l'année précédente, consolidant ainsi la position des Etats-Unis en tant que leader sur ce segment. Cette dynamique est le fruit d'un renforcement des échanges commerciaux et d'une réponse rapide aux besoins croissants du marché marocain. Les experts soulignent que la demande croissante de butane au Maroc résulte de plusieurs facteurs étroitement liés. L'urbanisation rapide, l'industrialisation et l'amélioration des niveaux de vie contribuent tous à une utilisation accrue de ce combustible. À mesure qu'un nombre croissant de Marocains s'installent dans les zones urbaines, le besoin en énergie pour la cuisine et le chauffage devient crucial. Par ailleurs, la modernisation des habitudes de consommation dans les foyers marocains favorise une nette préférence pour le gaz butane, apprécié pour sa simplicité d'utilisation et son efficacité. Lire aussi : Subventions : 16,5 MMDH en 2025, une réponse aux fractures sociales? Pour répondre à cette demande en hausse, le Maroc a non seulement élargi sa capacité d'importation, mais a également diversifié ses sources d'approvisionnement. Bien que les Etats-Unis demeurent le fournisseur principal, le pays a également commencé à importer du butane d'autres régions, notamment d'Espagne et du Royaume-Uni. En effet, l'Espagne a représenté entre 11 % et 20 % des importations marocaines au cours des six premiers mois de l'année 2024. Ce choix s'explique par la proximité géographique, facilitant ainsi les échanges, ainsi que par l'adéquation des infrastructures portuaires espagnoles aux besoins logistiques du Maroc. Les importations en provenance d'Espagne sont également influencées par des facteurs conjoncturels. Selon le rapport sur la compensation accompagnant le Projet de loi de finances (PLF) 2025, en cas de perturbations dans les exportations américaines, comme cela a été observé en janvier 2024, ou lors de problèmes logistiques au port de Mohammedia, qui gère environ 50 % des importations totales de gaz butane, le Maroc augmente ses achats en provenance d'Espagne. Cela met en évidence la nécessité pour le Maroc de maintenir une flexibilité dans ses chaînes d'approvisionnement afin de garantir la continuité de l'approvisionnement en butane. L'augmentation des importations de butane a également des implications financières significatives pour le gouvernement marocain. Le coût des subventions pour le gaz butane en 2024 est estimé à 10,45 milliards de MAD, contre 11,48 milliards de MAD en 2023. Cette pression budgétaire souligne les défis que le gouvernement doit relever pour soutenir les prix des biens essentiels. En réponse à cette situation, l'exécutif a décidé de réduire progressivement le fonds de compensation pour des produits essentiels comme le gaz butane. À partir du 1er avril 2024, le prix d'une bouteille de gaz butane de 12 kilogrammes a été relevé de 25 %. Cette mesure vise à alléger le fardeau financier des subventions, mais elle pourrait également entraîner des conséquences sociales, en particulier pour les ménages à faibles revenus qui dépendent fortement de ce combustible pour leur quotidien. La dépendance croissante du Maroc au gaz butane importé soulève des questions cruciales sur la sécurité énergétique du pays. Alors que le Maroc continue de faire face à une demande en augmentation, il est impératif d'explorer des solutions durables pour réduire cette dépendance. Cela pourrait inclure le développement des énergies renouvelables, comme l'énergie solaire et éolienne, qui pourraient fournir des alternatives viables au gaz butane.