Cette semaine, le démantèlement d'un réseau criminel à Bouskoura révèle les enjeux croissants de la criminalité numérique au Maroc. Le chef du réseau, qui se faisait passer pour un lanceur d'alerte sur Facebook, a été arrêté pour chantage et extorsion envers des personnalités influentes et des femmes riches. Le chef d'un réseau criminel, qui gérait officiellement une page d'informations sur Bouskoura sur Facebook, a récemment été arrêté et accusé de chantage à l'encontre de personnalités influentes. Ce dernier extorquait d'importantes sommes d'argent à ses victimes, utilisant des menaces et des tactiques manipulatrices pour parvenir à ses fins. L'enquête, menée par la brigade judiciaire de la gendarmerie royale de Bouskoura, s'est déroulée sous la supervision du parquet général. Selon les médias, elle a révélé un nombre étonnant de délits liés à ce réseau cybercriminel, avec un accent particulier sur les activités illicites du leader. Ce dernier, en apparence un citoyen engagé, a réussi à créer une façade crédible en utilisant sa page Facebook pour relayer des informations sur des problématiques locales, tout en dissimulant ses véritables intentions. Cette page servait de couverture pour attirer l'attention de personnalités, notamment des hommes politiques et des entrepreneurs. Le « réseau de Bouskoura » ne se contentait pas de cibler des figures publiques ; il s'en prenait également à des femmes fortunées, les menaçant de publier des informations compromettantes si elles ne répondaient pas à ses exigences financières. Dans des cas plus graves, il sollicitait des relations sexuelles en échange de son silence, exploitant la vulnérabilité de ses victimes. L'individu arrêté n'était pas un inconnu sur les réseaux sociaux. En tant que lanceur d'alerte à Bouskoura, il se présentait comme un défenseur de la transparence, dénonçant la corruption au sein des conseils communaux, parmi les agents d'autorité, les promoteurs immobiliers et même les trafiquants de drogue. Son image publique jouait en sa faveur, lui permettant de gagner la confiance de nombreuses personnes tout en perpétrant ses activités criminelles. Lire aussi : Démantèlement d'un gang à Casablanca utilisant InDrive Grâce à son vaste réseau de contacts, il a pu manipuler un grand nombre de victimes, malgré le fait que ses menaces reposaient souvent sur des accusations mensongères. Certaines femmes, craignant pour leur réputation, ont fini par céder aux pressions de ce réseau, allant jusqu'à subir un chantage sexuel. Par exemple, une femme d'affaires a été régulièrement exploitée en échange de son silence concernant des actes de corruption présumés. L'enquête est toujours en cours et les autorités continuent de traquer d'éventuelles victimes qui n'ont pas encore été identifiées. De plus, plusieurs membres du réseau criminel restent en fuite, laissant présager que d'autres interpellations pourraient avoir lieu dans les semaines à venir. Cette affaire soulève des questions cruciales sur la sécurité et la protection des personnes contre les abus de pouvoir dans le monde numérique. E-Blagh, pour traquer les délits en ligne Le récent cas d'un chef de réseau criminel à Bouskoura illustre parfaitement les défis auxquels sont confrontées les autorités marocaines dans la lutte contre les crimes en ligne. En effet, la Direction générale de la sûreté nationale marocaine (DGSN) a mis en place des outils pour traiter efficacement les signalements de délits numériques. Depuis juin, la salle de commandement de la DGSN a géré plus de 7 000 signalements, incluant des cas d'escroquerie, de menaces, d'extorsion et de chantage, des pratiques similaires à celles exercées par le réseau de Bouskoura. Le fonctionnement de la plateforme électronique E-Blagh a permis aux citoyens marocains de signaler des contenus illégaux sur Internet, ce qui souligne l'importance de la participation du public dans la lutte contre la criminalité numérique. Parmi les 7 083 signalements reçus, une part significative (60 %) concernait des escroqueries et des fraudes en ligne, et 20 % des cas de chantage sexuel, des problématiques directement liées aux activités du chef de réseau arrêté. Cette situation démontre l'efficacité de la DGSN dans le traitement des plaintes relatives aux délits en ligne. Depuis le lancement de la plateforme, 6 788 plaintes ont été traitées, permettant une réponse rapide face à des crimes qui touchent de nombreuses personnes, en particulier des femmes. En parallèle, les signalements de chantage sexuel et d'exploitation, qui ont été mis en lumière par le réseau de Bouskoura, représentent une réalité alarmante que les autorités s'efforcent de combattre. En outre, l'équipe technique de la plateforme a mené des évaluations pour identifier des cas de trafic de drogue et d'exploitation sexuelle, transmettant les informations à la police judiciaire. Cette approche proactive est essentielle pour contrer les agissements de réseaux criminels similaires à celui de Bouskoura, qui tirent parti de la vulnérabilité des victimes pour mener à bien leurs activités illicites. Ainsi, la convergence entre les actions de la DGSN et les affaires de chantage et d'escroquerie, comme celle de Bouskoura, met en lumière la nécessité d'une vigilance constante et d'un renforcement des dispositifs de signalement. Cela souligne également l'importance de la collaboration entre les citoyens et les autorités pour éradiquer la criminalité en ligne et protéger les victimes potentielles.