En marge de la prochaine résolution des Nations unies concernant le Sahara, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a reçu l'ambassadeur du Maroc à Moscou, Lotfi Bouchaara, lors d'un entretien qui s'est tenu à la demande de la partie marocaine, selon une annonce faite lundi par le ministère russe des Affaires étrangères. Au cours de cette rencontre, les deux parties ont discuté du développement des relations bilatérales, marquées par une longue tradition d'amitié entre Moscou et Rabat. Un accent particulier a été mis sur l'importance de maintenir un dialogue politique actif, notamment en ce qui concerne les questions de sécurité et de résolution des conflits dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Cette réunion intervient quelques jours après une entrevue similaire entre le vice-ministre russe Sergueï Verchinine et l'ambassadeur algérien, Boumediene Guennad, également à Moscou. Alors que le Conseil de sécurité de l'ONU s'apprête à voter, le 30 octobre prochain, une nouvelle résolution sur le Sahara, le Maroc intensifie ses efforts pour convaincre la Russie de soutenir le texte proposé par les Etats-Unis. Par ailleurs, il convient de noter que la prolongation de l'accord de pêche entre le Maroc et la Russie est indépendante de la récente décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), qui a invalidé les accords agricoles et de pêche entre le Maroc et l'Union européenne. Cet accord avait été convenu bien avant l'arrêt de la CJUE et ne serait pas influencé par celui-ci dans les prises de décision des deux pays. Lire aussi : Décision de la CJUE : La Croatie réaffirme son attachement au « partenariat stratégique » UE-Maroc L'accord de pêche, signé initialement en novembre 2020, est en vigueur jusqu'en décembre 2024. Le Maroc a abordé cette coopération avec la Russie dans une optique stratégique et proactive, sans attendre l'expiration des délais. Les négociations pour la prolongation de l'accord avaient commencé bien avant cette échéance, et les deux nations ont évité de retarder la révision des conditions jusqu'à la date limite d'octobre 2024. Cet accord, qui prévoit une contribution annuelle de 7 millions de dollars en faveur du Maroc, permet aux navires russes de pêcher dans les eaux atlantiques du royaume, y compris au large des côtes sahariennes. Toutefois, les quotas de pêche sont strictement encadrés : un maximum de 140 000 tonnes de poissons peut être capturé annuellement, principalement des maquereaux, chinchards et anchois (75 %), suivis de sardines (23 %) et de divers autres poissons pour les 2 % restants. En outre, chaque navire de pêche russe doit obtenir une licence et s'acquitter d'une redevance équivalente à 17,5 % de la valeur marchande des poissons capturés. Il est également obligatoire pour chaque bateau d'employer au moins 16 pêcheurs marocains. Bien que cet accord soit en vigueur jusqu'à la fin de 2024, des négociations intensives sont déjà en cours pour un nouvel accord postérieur à cette date, qui pourrait s'étendre sur une période de quatre ans ou plus, avec une préférence marocaine pour un terme encore plus long. Cette dynamique diplomatique entre le Maroc et la Russie illustre l'importance pour Rabat de consolider ses partenariats stratégiques tout en s'assurant un soutien international pour des dossiers comme celui du Sahara.