Malgré le score « à la soviétique » qui lui a permis de rempiler pour un second mandat, la victoire sonne comme une défaite pour le président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui avec ses adversaires dénoncent des irrégularités électorales à l'issue de la proclamation des résultats. Après avoir été déclaré vainqueur des élections algériennes, le président Abdelmadjid Tebboune s'est joint à ses deux adversaires pour critiquer l'autorité électorale du pays pour avoir annoncé des résultats qui contredisaient les chiffres de participation antérieurs et les décomptes locaux. Les allégations d'irrégularités entachent ce qui semblait auparavant être une réélection écrasante pour le chef de l'Etat de 78 ans. Lire aussi : Algérie : le président Tebboune réélu avec 94,65 % des suffrages L'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a annoncé dimanche que Tebboune avait remporté 94,7% des voix samedi, surpassant de loin ses adversaires l'islamiste Abdelali Hassani Cherif, qui n'a obtenu que 3,2% et le socialiste Youcef Aouchiche, qui n'a obtenu que 2,2%. Quelques heures plus tard, Tebboune a rejoint ses adversaires pour remettre en question la publication des résultats, les trois campagnes ayant publié conjointement une déclaration accusant le plus haut responsable électoral du pays d'avoir annoncé des résultats contradictoires. Dans un pays où les élections ont toujours été des affaires soigneusement orchestrées, de telles questions étonnantes sur des irrégularités ont choqué les Algériens qui s'attendaient à une victoire de Tebboune de manière relativement sans incident. On ne sait pas encore ce qui suivra si les trois candidats mettent en doute les irrégularités et s'ils susciteront des recours juridiques ou retarderont la certification finale du résultat.