Le Zimbabwe semble entrer dans une phase d'incertitude suite à la prise du pouvoir mercredi par l'armée et la mise à l'écart du président Robert Mugabe, assigné à résidence surveillée. Après la confusion suscitée par l'intervention de l'armée, la Communauté de Développement d'Afrique australe (SADC) a pris le devant des efforts diplomatiques dans une tentative de trouver une solution pacifique à la crise. Au moment où l'armée continue d'insister que son intervention n'était pas un coup d'Etat, mais une opération contre «les criminels» proches du président Mugabe, des informations relayées par les médias indiquent que des efforts sont en cours en vue de mettre en place un gouvernement de transition qui balisera le chemin à la tenue d'élections législatives et présidentielles dans le pays durant la première moitié de 2018. Selon certaines sources, ce gouvernement sera dirigé par Emmerson Mnangagwa, l'ancien vice-président dont le limogeage la semaine dernière par Mugaba a ouvert la voie à l'intervention de l'armée. D'après les médias, le gouvernement de transition devra regrouper les représentants des principaux partis politiques du pays notamment le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) et le Zanu-PF, au pouvoir. Par ailleurs, la crise zimbabwéenne sera au centre d'une réunion d'urgence de la Troïka de la SADC, qui aura lieu jeudi à Gaborone, au Botswana. La rencontre se tiendra au niveau des ministres des Affaires étrangères de cette Troïka, qui regroupe l'Angola, la Tanzanie et la Zambie en plus de l'Afrique du Sud, pays qui assure la présidence de la SADC. Mercredi soir, des envoyés spéciaux dépêchés par l'Afrique du Sud sont arrivés à Harare pour des entretiens avec le président Robert Mugabe et les officiers supérieurs de l'armée zimbabwéenne. Aucune indication n'a été fournie sur ces entretiens, au moment où Pretoria assure que ses envoyés sont à Harare dans le cadre d'une mission d'évaluation de la situation dans le pays et non pas pour assurer une quelconque médiation entre Mugabe et l'armée.