Face aux chocs successifs exogènes de la cartographie géopolitique mondiale, l'économie marocaine a démontré une résilience et une robustesse remarquables. Elle a su contrer la vague inflationniste et impulser une nouvelle dynamique à l'économie nationale grâce à des réformes structurelles efficaces, permettant de juguler la crise économique. Dans un contexte géopolitique protéiforme, le Royaume a été confronté à une série de polycrises, caractérisées par des chocs successifs et juxtaposés qui ont impacté l'économie mondiale et, par extension, l'économie marocaine. Néanmoins, l'économie nationale a fait preuve de résilience face à ces chocs systémiques. Le Fonds monétaire international, dans son dernier rapport annuel, a félicité le Royaume pour sa gestion efficace des crises successives. La résilience de l'économie marocaine face aux chocs récents, ainsi que l'adoption de politiques macroéconomiques et de cadres institutionnels solides par les autorités marocaines, ont soutenu la reprise de la croissance et contribué à la baisse de l'inflation. Durant la crise prolongée, le gouvernement a réalisé deux actions majeures : d'une part, il a préservé les équilibres macroéconomiques tout en maintenant un niveau élevé d'investissement public, et d'autre part, il a réussi à surmonter la plus forte spirale inflationniste que le Royaume ait connue au cours des quarante dernières années. Lire aussi : La croissance de l'économie marocaine devrait s'établir à 3% en 2024 Concernant les finances publiques, le gouvernement a déjoué tous les pronostics. Comme le souligne le FMI dans son rapport, le déficit budgétaire s'est amélioré davantage que prévu, terminant l'année à 4,4 % du PIB, soit environ 0,5 point de pourcentage de moins que le niveau projeté dans la Loi de finances de 2023. Cette amélioration est le reflet de recettes supérieures aux attentes, notamment les recettes non fiscales stimulées par le Fonds de gestion des effets du séisme, qui ont compensé des dépenses également plus élevées que prévu. Le Maroc a réussi à préserver ses équilibres budgétaires malgré une augmentation des dépenses publiques de 32 % entre 2019 et 2023. Ces dépenses ont été soutenues par l'effort d'investissement, le soutien au pouvoir d'achat des ménages, la gestion des différentes crises et le déploiement du projet de l'Etat social. Le déficit budgétaire est passé de 5,5 % du PIB en 2021 à 5,4 % en 2022, puis à 4,4 % en 2023. D'ici 2026, le gouvernement est fermement déterminé à le ramener à 3 %. Cette perspective est considérée positivement par le FMI, qui recommande au gouvernement de poursuivre ses efforts pour trouver le bon équilibre entre la reconstitution des marges de manœuvre budgétaires et le financement des réformes structurelles. Les administrateurs du Fonds encouragent même l'adoption de nouvelles mesures fiscales et budgétaires pour garantir, voire accélérer, la réduction prévue de la dette publique. Cette performance a été rendue possible par la réduction du déficit commercial des biens, grâce à plusieurs facteurs, notamment la baisse des prix des importations d'énergie et de produits alimentaires, ainsi qu'à la solide performance des exportations d'automobiles et d'électronique. Le dynamisme des exportations de services, en particulier dans le secteur touristique, et la hausse continue des transferts de la diaspora marocaine ont également contribué à ces performances. Ces indicateurs extérieurs solides ont soutenu la liquidité du dirham, contrairement à d'autres économies émergentes. En 2023, la monnaie marocaine est restée quasi stable par rapport au dollar, tandis que d'autres devises, comme celles du Kenya, du Nigeria, du Ghana, de l'Egypte et de la Turquie, ont subi des dépréciations allant de -18 % à -52 %. Causes de la baisse de l'inflation Le FMI a salué les politiques macroéconomiques solides des autorités marocaines, qui ont favorisé la reprise de la croissance et la baisse de l'inflation. En 2024, l'inflation a diminué, en raison principalement de deux facteurs : d'abord, une politique monétaire efficace pour contrer la spirale inflationniste, alignée sur les politiques des grandes banques centrales, et ensuite, des actions gouvernementales ciblées visant à maîtriser l'inflation à travers la composante « offre ». Les subventions gouvernementales ont ciblé des activités stratégiques telles que le transport, l'agriculture, le gaz et l'électricité. De plus, le FMI a salué la détermination des autorités marocaines à mettre en œuvre des réformes structurelles pour parvenir à une croissance plus forte, plus résiliente et plus inclusive. Les efforts continus pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles, lutter contre la pénurie d'eau, améliorer la gouvernance et combattre les inégalités entre les sexes sont essentiels pour renforcer la croissance potentielle du Royaume.