Les tensions deviennent croissantes et étouffantes pour les migrants, car la Tunisie a décider de durcir sa politique migratoire sous la présidence de Kais Saied. La répression est devenue la norme. Le gouvernement tunisien est accusé de tenir un discours xénophobe, imputant aux migrants la responsabilité des problèmes économiques du pays. Cette rhétorique a conduit à une augmentation des confrontations entre Tunisiens et migrants dans plusieurs villes. Récemment, les autorités ont renforcé leurs mesures répressives, arrêtant et déportant des milliers de migrants dans des conditions déplorables aux frontières algérienne et libyenne. Le président Saied, qui a évoqué le risque d'un « grand remplacement » des Tunisiens par des Subsahariens, continue de propager un discours incendiaire, accusant des « traîtres » de conspirer pour submerger la Tunisie de migrants. Suivant son exemple, des dirigeants politiques et des figures médiatiques incitent les citoyens tunisiens à participer à une véritable chasse aux migrants subsahariens, en route vers l'Europe, dont beaucoup sont éligibles au statut de réfugié. Selon Al Jazeera, des personnalités publiques, y compris le député Badreddine Gammoudi, appellent à la formation de milices civiles pour contrer la « conspiration » d' « entités suspectes » cherchant à établir des réfugiés et des migrants en Tunisie . Hamza Meddeb, du Centre Carnegie pour le Moyen-Orient à Beyrouth, avertit : « Nous assistons à l'émergence de milices civiles et à la colère du public contre les migrants. Une rupture est inévitable… La Tunisie est devenue un piège pour les migrants. » Des signes avant-coureurs de violence sont déjà perceptibles à Sfax et dans d'autres villes côtières, où des affrontements violents ont éclaté après que des Tunisiens ont ciblé des Subsahariens. La Tunisie est en proie à une crise économique et financière exacerbée par un glissement vers l'autocratie. Le président Saied intensifie la répression contre ses détracteurs tout en désignant les migrants comme boucs émissaires. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) rapporte que plus de 24 000 migrants ont quitté la Tunisie pour l'Italie dans les quatre premiers mois de 2023, contre moins de 8 000 durant la même période cette année. Ces chiffres allègent la pression sur les dirigeants européens qui cherchent à éviter les centres de détention surchargés, le nombre élevé de demandes d'asile et les préoccupations grandissantes liées à l'immigration avant les élections législatives européennes de juin. Cependant, en Tunisie, la situation est inverse. En avril, les autorités ont contrecarré 209 tentatives de migration et empêché plus de 8 200 migrants d'atteindre l'Italie, la plupart originaires d'Afrique subsaharienne. Les garde-côtes tunisiens affirment avoir empêché plus de 21 000 migrants de rejoindre l'Italie cette année. « La Tunisie aggrave la crise et véhicule l'idée qu'il n'y a pas de solution », déclare Romdane Ben Amor du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), s'exprimant à Radio Mosaïque, la principale station de radio privée du pays.