Des remarques acerbes ont été adressées à plusieurs reprises par les parlementaires aux membres de l'équipe gouvernementale. Cette semaine, les groupes d'opposition au Parlement déplorent l'absence de certains ministres lors des sessions parlementaires. Ainsi, le Premier ministre Aziz Akhannouch a été invité à rappeler aux ministres le respect de ces rendez-vous au sein du Parlement. L'absentéisme des parlementaires se poursuit malgré les mesures coercitives stipulées dans le règlement interne que le bureau de la Chambre des représentants a tenté de mettre en place. En effet, le chef du groupe parlementaire du Mouvement populaire à la Chambre des représentants, Driss Sentissi, a dévoilé les résultats de la rencontre des groupes d'opposition. Des questions institutionnelles essentielles ont été au centre des discussions, y compris la réforme du code civil, du code pénal et du code de la famille, ainsi que plusieurs sujets sociaux préoccupants. La réunion a abordé « la nécessité de respecter pleinement la Constitution en ce qui concerne les réunions mensuelles de responsabilité du Premier ministre, car nous avons constaté qu'il n'assiste pas régulièrement à ces réunions importantes du point de vue constitutionnel », a déclaré Driss Sentissi. Lire aussi : Situation économique: l'opposition « déçue » de la politique du gouvernement « Maintenant que nous arrivons à mi-parcours de notre mandat, le chef de l'exécutif est tenu de soumettre sans tarder le bilan d'étape qui permettra d'évaluer les performances de l'équipe gouvernementale, qui prétend accomplir plus que ce qu'elle annonce », a-t-il ajouté. Cette réunion, organisée en préparation de la deuxième session de l'année législative en cours et en prévision de la prochaine session parlementaire en avril 2024, a également évoqué « le manque d'engagement de certains membres du gouvernement vis-à-vis de leur devoir d'assister aux sessions parlementaires avec la régularité et le contenu nécessaires », a noté le député. Le phénomène de l'absentéisme au parlement marocain a un impact significatif sur la fonction législative du parlement, affectant tant les députés de la majorité gouvernementale que ceux de l'opposition. Déjà, au début de l'année en cours, la Chambre des représentants a adressé, dans une note, un avertissement sévère aux députés qui s'absentent régulièrement sans raison valable. Les députés absents pendant une année entière verront leur statut de membre révoqué. Le bureau de la Chambre des représentants a déclaré qu'il contacterait les députés dans un délai de 15 jours pour leur demander des explications sur leurs absences pendant la période stipulée. D'ailleurs, le nombre de députés absents avait atteint en 2021 plus de 250 sur les 395 députés élus. De plus, le taux d'absences injustifiées durant l'année législative 2019-2020 a été de 1%, tandis que le taux d'absences justifiées a été de 25%. Vu sous cet angle, les absences injustifiées paraissent minimes, voire insignifiantes, mais une question se pose concernant la définition des absences justifiées.