À l'heure où la régulation du transport par les applications intelligentes, communément appelées VTC (voitures de transport avec chauffeur), se fait attendre, le ministre du Transport et de la Logistique, Mohamed Abdeljalil, élude le sujet. Lors d'un point de presse à l'issue du Conseil de gouvernement ce jeudi 28 mars, le ministre du Transport a affirmé que la régulation du transport via les applications intelligentes au Maroc dépend d'un consensus entre les différents acteurs du secteur. Mettant en lumière les enjeux de l'intégration des applications de transport intelligent dans le réseau de transport en commun national, Abdeljalil a souligné la nécessité d'un accord mutuel entre les différents acteurs du secteur, notamment les taxis, petits et grands, ainsi que les autobus. Le ministre a également mis en avant les particularités du système de transport marocain, où les taxis jouent un rôle crucial, notamment dans le déplacement quotidien d'une grande partie de la population. Il a également noté que, contrairement à d'autres pays qui disposent de multiples alternatives de transport, ce n'est pas le cas au Maroc. Dans l'optique de définir une charte d'avenir pour la mobilité urbaine et nationale, le ministère se penche sur l'élaboration d'une étude prospective visant à moderniser le secteur et à intégrer efficacement les innovations, principalement les services de transport via applications, dans l'écosystème de mobilité urbaine. Lire aussi : Le transport mixte n'est plus adapté à la mobilité dans les zones rurales Des observateurs indiquent que cette étude, qui devrait inclure la régularisation des demandes de VTC afin d'augmenter la compétitivité des professionnels du secteur et d'assurer la sécurité des citoyens tout en améliorant la qualité des transports, est évoquée par le ministre depuis 2022. Dans ce contexte, le ministre a soulevé en décembre 2023 le vide juridique concernant un éventuel service alternatif au taxi, avant de souligner : « C'est la raison pour laquelle nous voulons agir ensemble pour préserver les droits de chacun. » Cette déclaration a été perçue comme une lueur d'espoir par de nombreux chauffeurs opérant dans le secteur des VTC, qui appellent à une régulation capable de mettre fin aux multiples agressions qu'ils subissent. Ce modèle de transport 2.0, de plus en plus prisé par une clientèle en quête d'un meilleur service que celui offert par les taxis traditionnels, « semble allier satisfaction, confort et budget », explique Lina, 40 ans. « Je fais souvent appel aux voitures de transport avec chauffeur, c'est une procédure facile qui me permet de définir le point de départ et d'arrivée, contrairement à la majorité des taxis qui continuent à vouloir décider de la destination, et parfois même, se permettent de déposer le client à leur convenance. » Leila, qui travaille dans le tourisme, espère quant à elle que cette problématique sera résolue rapidement, surtout que le Maroc s'apprête à accueillir deux grands événements sportifs internationaux. « L'enjeu est de taille », déclare-t-elle. Des touristes passionnés par les pays d'Afrique, font part de leur surprise face à cette non-réglementation des VTC au Maroc, « alors que le service existe bien, en Egypte, en Mauritanie, en Côte d'Ivoire et dans d'autre pays africains, je pense qu'il est temps de pouvoir passer par ces applications sans pour autant éviter de passer près d'un barrage de police, ou encore près d'un taxi. » *Les noms cités ci-dessus sont empruntés