La situation énergétique de l'ensemble du continent africain soulève plusieurs défis, notamment les capacités limitées des infrastructures de raffinage qui fonctionnent avec des coûts élevés, les ressources pétrolières assez importantes destinées à l'exportation du fait de la baisse de la consommation locale et bien d'autres. D'où le renforcement de la gouvernance des ressources énergétiques en Afrique et d'une coopération régionale solide. Le secteur énergétique, né au lendemain du second choc pétrolier de 1979, s'est étendu pour englober l'offre et la demande de cette ressource, intégrant les dimensions géopolitique, économique, sociale et environnementale. La sécurité énergétique varie selon le contexte, posant des défis distincts en Afrique, exportatrice nette, axés sur la gouvernance, l'accès universel et la sécurité d'approvisionnement en hydrocarbures. En Afrique, une triple fracture énergétique persiste : entre l'Afrique subsaharienne et le reste du monde, entre les régions nord et sud et entre les milieux urbain et rural. Or, les ressources pétrolières, bien que significatives, sont majoritairement exportées en raison d'une faible consommation locale. De même, les ressources gazières en Afrique, bien que substantielles, restent sous-exploitées, en particulier en Afrique subsaharienne. Enfin, les réserves de charbon concentrées en Afrique du Sud présentent des défis environnementaux. Toutefois, le secteur énergétique africain fait face à une multitude de défis, allant de la possession de ressources potentielles considérables mais non exploitées, jusqu'au mix énergétique peu diversifié avec prédominance de la biomasse, indique Mohammed Taoufik Adyel, expert en environnement, ancien directeur au ministère de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement. Plus concrètement, la majorité des pays africains souffrent d'un accès insuffisant à une énergie moderne, abordable et fiable, en particulier pour les tranches à faible revenu de leur population. En effet, près de 650 millions de personnes n'ont pas encore accès à l'électricité en Afrique subsaharienne ; le taux moyen d'électrification global de la population africaine s'élève à peine à 40 %. Ce taux dépasse 50 % dans seulement 19 pays. Autre constat, le taux d'électrification rurale de l'Afrique est d'à peine 23 % et est inférieur à 5 % dans au moins 17 pays, selon Mohammed Taoufik Adyel. Pour y remédier, de nombreuses actions et initiatives internationales ont été déployées pour soutenir les efforts des Etats en vue de réduire la pauvreté énergétique. Les pays africains se trouvent d'ailleurs dans la nécessité impérative d'améliorer la gouvernance ainsi que le cadre législatif et réglementaire de leur secteur énergétique, afin d'attirer des investissements privés substantiels nécessaires pour faire face à l'ampleur des besoins. Le Maroc, engagé depuis plusieurs années dans l'accompagnement d'une quinzaine de pays africains pour le développement de leur secteur énergétique, se focalise principalement sur le domaine de l'électricité. Une assistance qui comprend divers aspects tels que l'apport d'une expertise technique, la réalisation d'études, le développement des infrastructures électriques (centrales de production, réseaux de transport et distribution, électrification urbaine, éclairage public), la mise en place de systèmes d'informations, la formation et la gestion des ressources humaines, ainsi que l'échange de visites, selon cet expert en environnement, ancien directeur au ministère de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement. Il ajoute que cette contribution du Maroc devrait s'intensifier et se matérialiser à plusieurs niveaux, permettant ainsi de partager l'expertise et l'expérience acquises par le secteur énergétique marocain. Parmi les domaines potentiels d'accompagnement figurent la gouvernance du secteur énergétique, le développement de l'accès à l'électricité, la valorisation des énergies renouvelables, et la mise en œuvre de politiques d'efficacité énergétique.