Le ministre de la pêche maritime, Mohammed Sadiki, a présidé le 15 décembre, la 29ème session du conseil d'administration de l'Institut National de Recherche Halieutique (INRH). L'objectif essentiel de cette réunion était de présenter aux membres du conseil le plan d'action scientifique et le budget de l'année 2024 en vue de leur approbation. Dans ce contexte, le secteur halieutique a subi un déclin depuis l'avènement de la crise de la Covid-19, soulignant ainsi l'impératif de redoubler d'efforts en vue d'une gestion plus efficace de cette branche économique. Le secteur de la pêche continue sa résilience comme la plupart des autres secteurs impactés par les différentes crises. Au Maroc, son caractère social n'est plus à démonter en raison de la nécessité de maintenir une position favorable sur le marché national et même mondial, marqué par une demande croissante de produits marins répondant aux nouvelles habitudes de consommation. Quant à la production, elle s'élève à près de 1,4 million de tonnes, générant une valeur dépassant les 11 milliards de dirhams en 2019. Les exportations de produits de la mer ont contribué à hauteur de plus de 22 milliards de dirhams la même année, représentant près de 9% du total des exportations marocaines et 45% des exportations agroalimentaires. Le Maroc demeure ainsi le principal exportateur mondial de conserves de sardine et figure parmi les leaders mondiaux dans l'exportation de poulpe. Malgré cela, la consommation annuelle moyenne de produits de la pêche au Maroc, estimée à 13,6 kg/hab en 2019, reste inférieure à la moyenne mondiale de plus de 22 kg/hab. Lire aussi : Pêche côtière et artisanale : hausse de la valeur des débarquements de 6% à fin octobre Toutefois, le secteur de la pêche au Maroc, tout comme ailleurs dans le monde, n'a pas été épargné par les répercussions de la Covid-19. Néanmoins, le secteur a démontré une résilience notable, enregistrant une cessation d'activité de pêche estimé à 33,8% pendant la période de confinement, comparé à une moyenne mondiale de 83,4%. De plus, le secteur a affiché le taux le moins élevé d'entreprises ayant réduit leurs effectifs (21% contre 49% au niveau mondial). Les opérateurs de la pêche maritime ont réussi à maintenir un approvisionnement normal du marché local en produits de la mer tout en renforçant les mesures de prévention et de protection contre la Covid-19 à bord des bateaux, incluant la désinfection des embarcations et la distribution de masques aux marins. Des efforts en continue Dans ce contexte, des efforts accrus sont envisagés pour améliorer la productivité du secteur maritime. Le plan d'action de l'INRH pour 2024 prévoit une intensification de la surveillance des stocks halieutiques, de la biodiversité marine et de l'environnement marin. Cette initiative sera concrétisée par une augmentation des activités de prospection scientifique et de surveillance océanographique, en tirant parti de la flotte étendue de navires de recherche de l'INRH et de son réseau de centres de recherche couvrant l'ensemble du littoral national, comme indiqué dans un communiqué ministériel. Par ailleurs, le plan d'action de l'INRH soutient les ambitions du Maroc en matière de réseau d'Aires Marines Protégées en identifiant des zones à forte importance écologique. Il est important de souligner que la création d'aires marines protégées est largement reconnue comme un moyen essentiel de préserver les écosystèmes marins, de maintenir la biodiversité et d'atténuer les effets du changement climatique. Ce programme ouvre de nouvelles perspectives en renforçant les moyens de recherche, notamment par des investissements dans de nouvelles structures et équipements, avec une focalisation particulière sur la valorisation des produits de la mer.