Le Maroc a obtenu la 9ème position sur 67 pays et l'Union Européenne dans le Rapport de l'indice de performance climatique de 2023, publié par les ONG Germanwatch, le Réseau international d'Action pour le Climat et l'Institut allemand New Climat Institute. La crise climatique représente une menace existentielle pour la vie sur Terre. Afin de réduire les impacts de cette crise, il est essentiel de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C et de diminuer les émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique. L'indice de performance en matière de changement climatique (CCPI) est un outil qui favorise la transparence des politiques climatiques nationales et internationales. Le CCPI évalue les performances climatiques de plus de 60 pays en se basant sur des critères standardisés. Ces pays représentent environ 90% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. La performance en matière de protection du climat est évaluée selon quatre catégories : les émissions de GES, les énergies renouvelables, la consommation d'énergie et la politique climatique. Lire aussi : L'IPIEM au T3-2023 : principaux points de la note d'information du HCP Cette année, le rapport annuel a été publié à l'occasion de la COP28 qui s'est tenue à Dubaï. Selon les données du rapport, le Maroc occupe la 9ème position (7ème en 2022) avec un score de 69,82 points. Le Danemark, les Philippines et les Pays-Bas se trouvent devant le Maroc aux 4ème, 6ème et 8ème places respectivement. La Chine, plus grand émetteur de gaz à effet de serre, se situe à la 51ème place. Les Emirats arabes unis, pays hôte de la COP28, figurent en 65ème position en raison de leurs émissions élevées par habitant (près de 26 tonnes) et de leur faible part d'énergies renouvelables (moins de 1%). Il est important de noter que le Maroc s'est fixé pour objectif de réduire ses émissions de GES de 45,5% d'ici 2030 par rapport à un scénario de « statu quo » (BAU). Le Maroc a réussi à améliorer sa position mondiale en matière de changement climatique grâce à ses efforts dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, à l'augmentation de l'efficacité énergétique et aux progrès réalisés dans le développement des énergies renouvelables. Cependant, il importe de souligner que la consommation de combustibles fossiles occupe toujours une place importante dans le mix énergétique du pays et que la plupart de ces combustibles sont importés. Les experts nationaux du CCPI suggèrent plusieurs mesures liées aux énergies renouvelables, notamment la nécessité de subventionner l'énergie solaire au Maroc. Ils mettent l'accent sur la transition nécessaire dans le secteur agricole, notamment en ce qui concerne les cultures gourmandes en eau, le pompage des eaux souterraines et l'utilisation de pompes diesel qui ne sont pas réglementés. De plus, ils soulignent l'intégration de la conservation de l'eau et de la protection de l'environnement dans les programmes récents du ministère de l'Agriculture, tout en notant que des améliorations sont nécessaires pour assurer leur mise en œuvre. La production de biomasse au Maroc se concentre principalement dans les zones montagneuses. La déforestation entraîne l'érosion des sols, ce qui représente un risque de catastrophes naturelles telles que les inondations. De plus, cela endommage les infrastructures et nuit aux écosystèmes naturels ainsi qu'aux communautés locales. Les experts nationaux du CCPI considèrent le Maroc comme un acteur important et engagé dans la politique climatique internationale. Ils recommandent plusieurs mesures politiques visant à réduire l'utilisation des combustibles fossiles et à protéger l'environnement. Ils soulignent la nécessité de construire des projets solaires et éoliens à différentes échelles, en accordant une attention particulière aux garanties sociales et environnementales. De plus, ils encouragent la subvention de l'énergie solaire et mettent l'accent sur la promotion d'une agriculture durable et la préservation des écosystèmes naturels.