Le Maroc mise sur la redynamisation du rôle politique de l'Organisation internationale du travail (OIT) dans le domaine de l'emploi et de la protection sociale, afin de relever les défis du monde post-COVID-19, a indiqué le ministre de l'inclusion économique, de la petite entreprise, de l'emploi et des compétences, Younes Sekkouri. Dans une déclaration à la MAP, en marge de sa participation aux travaux de la 111è session de la Conférence internationale du Travail, M. Sekkouri a relevé que le message du Maroc lors de cette conférence est que le moment est venu pour que l'organisation joue un rôle politique de premier plan qui apporte des solutions pratiques aux problèmes posés dans le domaine de l'emploi et de la protection sociale à travers le monde et de ne pas rester cantonnée à sa fonction technique. Le monde est à la croisée des chemins dans la phase post-Covid, en ce sens que la pandémie combinée aux tensions géopolitiques pèse lourdement sur les capacités des pays à financer la paix sociale, a-t-il poursuivi. "Nous avons un diagnostic similaire de la réalité, mais des solutions modestes ne peuvent pas" relever les défis, a fait savoir M. Sekkouri. Le ministre a, en outre, relevé que le Maroc, de par sa position de coordinateur du groupe africain, a contribué à l'élection du directeur général africain, et en vertu de son rôle actif dans la recherche d'un consensus au cours de cette session, il attend à ce que le rôle politique se concrétise au niveau de trois axes, dont le dialogue social, la protection sociale et la formation professionnelle. Lire aussi : Le ministre de l'Inclusion économique accompagne une délégation pléthorique à la conférence de l'OIT M. Sekkouri a plaidé pour une plus grande implication de l'OIT dans l'institutionnalisation du dialogue social, en s'inspirant des expériences pionnières, dont celle du Maroc, en dépit de la conjoncture économique difficile. S'agissant de la protection sociale, le ministre a relevé que le chantier marocain, mené sous le conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, est devenu une référence dans le cadre de l'organisation, soulignant la disposition du Royaume à partager son expérience en la matière, notamment avec les pays du sud. Quant à la formation professionnelle, M. Sekkouri a relevé que cette dernière est devenue une porte d'entrée majeure vers l'emploi, notant que l'expérience du Maroc en la matière a enregistré de grandes avancées et a été bien accueillie par les participants à la conférence. La vision royale a permis le lancement des Cités des Métiers et des Compétences (12 villes), d'une capacité d'environ 35.000 stagiaires, a-t-il ajouté. Intervenant, mardi, lors d'une session plénière de la Conférence internationale du travail, M. Sekkouri a présenté la vision du Maroc des missions futures de l'OIT ainsi que les avancées réalisées par le Royaume dans le domaine de l'emploi et de la protection sociale. À cet égard, le ministre s'est arrêté sur l'accord historique sur le dialogue social, conclu l'année dernière, lequel a permis le lancement de réformes fondamentales sans précédent dans les secteurs de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la santé. Au cours de la session, à laquelle a assisté l'ambassadeur, représentant permanent du Maroc à Genève, Omar Zniber, M. Sekkouri a souligné que Sa Majesté le Roi a lancé une initiative visant à généraliser la protection sociale à tous les Marocains, ce qui a permis à 11 millions de Marocains d'accéder à une couverture santé, grâce à un gros effort au niveau budgétaire. Les travaux de la 111ème session de la Conférence internationale du Travail se poursuivent jusqu'au 16 juin, avec la participation d'une importante délégation marocaine composée de représentants du gouvernement, des syndicats et du patronat. La Conférence internationale du Travail est l'organe délibérant et décisionnel suprême de l'OIT. Les délégués des travailleurs, des employeurs et des gouvernements des 187 Etats membres de l'organisation abordent lors de cette 111ème session un large éventail de questions, notamment une transition »juste » vers des économies durables et inclusives, des apprentissages de qualité et la protection des travailleurs.