Le Congrès des députés espagnol a rejeté, mercredi, à une majorité écrasante, avec l'abstention du Parti populaire (PP, 91 députés), une motion de censure présentée par le parti d'extrême droite Vox contre le gouvernement du président Pedro Sanchez. La candidature de l'économiste Ramon Tamames, destinée à faire tomber le gouvernement de coalition, n'a recueilli que 53 voix, dont 52 des députés de Vox. La sixième motion de censure de la démocratie en Espagne a été rejetée par 201 voix. Il s'agit de la deuxième motion de censure présentée par Vox en deux ans après celle rejetée en 2020 avec les voix du PP. Elle intervient à quelques mois des élections municipales et autonomiques de mai prochain. Lire aussi : France: La réforme des retraites adoptée après le rejet d'une deuxième motion de censure Le président du gouvernement, Pedro Sánchez, a qualifié de » fraude constitutionnelle » la motion de censure présentée par Vox, débattue mardi et mercredi, accusant le candidat Ramón Tamames d'avoir manqué de respect au Parlement. Il a également critiqué l'absence du leader du PP, Alberto Núñez Feijóo, lors du débat. Sánchez a soutenu que la motion de censure est prévue dans la Constitution pour servir à former un nouveau gouvernement, et non à en renverser un, et qu'elle aura l'impulsion d'une nouvelle majorité parlementaire. La motion de censure est un outil prévu par les articles 113 et 114.2 de la Constitution espagnole et par les articles 175 à 179 du règlement intérieur du Congrès des députés. Jusqu'à présent, elle a été utilisée à six reprises en démocratie, dont une seule a abouti, celle de 2018 qui a permis à Pedro Sanchez de détrôner Mariano Rajoy et de prendre le pouvoir.