La CGT Services Publics a voté, ce mardi, la reconduction de la grève des éboueurs à Paris jusqu'à lundi prochain, au lendemain de l'adoption par le parlement du projet controversé de réforme des retraites, après l'échec de deux motions de censure visant le gouvernement, rapporte Le Figaro. Cette décision concerne « toute la filière déchets de la ville de Paris : des éboueurs fonctionnaires de la ville de Paris, des éboueurs du secteur privé et les salariés des usines d'incinération », selon Natacha Pommet, secrétaire générale de la fédération CGT des services publics, citée par le journal, alors que la capitale croule sous des milliers de tonnes de déchets depuis deux semaines. D'après le syndicat, d'autres «agglomérations et métropoles» pourraient aussi rejoindre le mouvement, dans le cadre de la mobilisation syndicale contre la réforme d'Emmanuel Macron. Lundi, 9300 tonnes de déchets jonchaient toujours les trottoirs, selon la mairie, en léger recul après les 10.000 tonnes de vendredi, alors que d'après le maire du IXe arrondissement, «il va falloir une à deux semaines pour tout débarrasser». Lire aussi : France: Le Point pointe "l'impuissance internationale » du président Macron Pour débloquer la situation, la Préfecture de police a ordonné jeudi dernier des réquisitions de personnel. Depuis le 16 mars, «674 agents ont été visés par des réquisitions», ainsi que «11 sociétés en régie ou concessionnaires», ce qui permettrait de remettre «206 camions» en service et de débloquer quatre centres de tri, «pour permettre la sortie de ces véhicules», indiquent, ce mardi, les autorités, citées par le journal. Outre les éboueurs, les trois principaux centres d'incinération de déchets sont toujours perturbés en Île-de-France. Pour la CGT et la filière de traitement des déchets, cette réquisition est avant tout «un coup de communication politique du gouvernement». Lundi en début de soirée, des manifestations spontanées ont été organisées dans la capitale et plusieurs villes françaises après le vote de l'Assemblée nationale. Ses rassemblements ont été émaillés de violences et d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre qui se sont poursuivis jusqu'à tard dans la nuit. Plus de 234 manifestants ont été interpellés et 11 policiers et gendarmes blessés, selon le préfet de police de Paris.