La singularité du Maroc en tant que terre de tolérance religieuse et du vivre-ensemble entre les différentes communautés et religions a été soulignée, dimanche à Créteil, en région parisien, à l'ouverture de la semaine judéo-marocaine, qui a également mis en avant le rôle de SM le Roi Mohammed VI et Ses efforts pour la préservation du patrimoine maroco-hébraïque. Les différents participants à cet événement, organisé sous le Haut patronage de SM le Roi, ont mis en lumière la spécificité du Maroc comme terre d'accueil et coexistence pour les Juifs pendant des millénaires, soulignant les actions et initiatives du Souverain pour la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine judéo-marocain. A cette occasion, Albert Elharrar, président de l'ACIP de Créteil, a souligné que SM le Roi, fidèle aux principes de la Dynastie Alaouite, a prolongé l'action de Son père, Feu SM Hassan II et de son grand-père Feu SM Mohammed V, en conduisant la réfection de synagogues et la réhabilitation de tous les cimetières juifs. Le Souverain a aussi inauguré en 2020 "Bayt Dakira", espace spirituel de préservation de la mémoire judéo-marocaine et a eu la volonté d'engager le Maroc dans les Accords d'Abraham, qui ont permis au Royaume et à Israël d'élargir et de développer des échanges dans les domaines industriel, économique et culturel, dans une dimension qui pourrait servir d'exemple à d'autres pays, a-t-il dit. De son côté, Saad Bendourou, chef de mission adjoint à l'Ambassade du Maroc à Paris, a souligné que la composante hébraïque, reconnue dans la culture marocaine, a largement sa place dans le Royaume, faisant valoir que la communauté juive présente au Maroc "perpétue un judaïsme enraciné dans le paysage marocain depuis plus de 2000 ans". Avec ses institutions, ses écoles, ses maisons de retraites et ses synagogues, cette communauté est "parfaitement intégrée dans le paysage culturel marocain", a-t-il relevé, soulignant qu'avec la montée des périls, des intolérances un peu partout dans le monde, ce modèle du vivre-ensemble est menacé, d'où la responsabilité de tous, Marocains juifs et musulmans à le préserver et à le sauvegarder. Elie Korchia, président du Consistoire de France, a souligné, de son côté, que cette manifestation célèbre le judaïsme-marocain et ses spécificités en tant que modèle de coexistence, de fraternité et de paix. Revenant sur les célébrations des fêtes juives, il a fait savoir qu'en dehors d'Israël, le pays où il y a le plus de pessah organisés est le Maroc, reflétant ainsi "l'union indéfectible" des Juifs avec le Royaume. Pour sa part, Joël Mergui, président du Consistoire de Paris et Île-de-France a réitéré la reconnaissance des juifs du Maroc envers Feu SM Mohammed V, pour la protection de leur communauté pendant la Seconde Guerre mondiale, mettant en avant l'importance des Accords d'Abraham, sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, dans le renforcement des liens des Juifs d'origine marocaine avec le Maroc . "Le judaïsme marocain a donné une personnalité au judaïsme", a soutenu M. Mergui, qui a mis en avant l'apport fondamental de la culture marocaine au rayonnement de la culture juive. Le maire de Créteil, Laurent Cathala, a rappelé, à son tour, l'histoire millénaire du judaïsme marocain, en notant qu'au cours de ces millénaires, l'histoire de la communauté juive du Maroc s'est « intimement confondue » avec l'histoire du pays, et relevant que durant des siècles, où les tensions et les conflits religieux étaient la triste norme, "le Maroc faisait déjà figure d'exception". Le Royaume, à la croisée de différents mondes au sein duquel coexistaient de nombreuses communautés dans une « harmonie très exceptionnelle", demeure un « exemple de tradition de tolérance, d'ouverture et de coexistence et s'érige en symbole d'une fusion spirituelle et culturelle unique" dans le monde arabe, a-t-il soutenu. Cette semaine culturelle s'est ouverte, dimanche, à l'initiative de l'association culturelle israélite de Créteil (ACIC) en collaboration avec plusieurs institutions au Maroc et en France et des associations franco-marocaines, dans le but de mettre en valeur l'héritage judéo-marocain et braquer les projecteurs sur le vivre-ensemble séculaire entre juifs et musulmans dans le Royaume. L'ouverture de cet événement, qui se poursuit jusqu'au 19 mars, a été marquée aussi par la participation de Serge Berdugo, secrétaire général du Conseil des communautés juives du Maroc, en présence plusieurs consuls généraux du Maroc en île de France, ainsi que des représentants du rabbinat de France et des membres de la communauté marocaine d'île de France. Le programme culturel de cet événement comprend des tables rondes, des débats, des expositions, des projections de films et des concerts.