Les Français sont descendus à nouveau dans les rues, samedi, pour une septième journée de grève et de mobilisation contre le projet de réforme des retraites, alors que les débats au Sénat devront prendre fin dimanche soir. Les manifestations ont débuté dès 10h00 du matin dans plusieurs villes comme Nice, Saint-Etienne, Toulouse, Marseille, Bayonne, Chalon-sur-Saône, Pau, Chambéry, Belfort ou encore La Roche-sur-Yon, tandis que dans la capitale Paris, le cortège des manifestants devra s'élancer à partir de 14h00 de la place de la République en direction vers place de la Nation. L'intersyndicale, composée des huit principaux syndicats du pays, qui a menacé de mettre le pays à l'arrêt à travers des grèves reconductibles dans des secteurs stratégiques comme l'énergie et les transports, veulent mobiliser le plus grand nombre de Français contre le projet controversé du gouvernement, dont l'article clé du projet portant de 62 à 64 ans l'âge légal de départ en retraite, a été adopté par le Sénat mercredi. Mardi, la sixième journée de grèves et de mobilisation contre le projet controversé du gouvernement a vu défiler entre 1,28 et 3,5 millions manifestants partout en France, selon le ministère de l'Intérieur et les syndicats, un succès "historique" pour l'intersyndicale. Ce samedi, quelque 230 rassemblements sont attendus et des perturbations sont prévues notamment dans les transports routier, ferroviaire et aérien. « Les circulations devraient rester perturbées durant le week-end de façon similaire à vendredi, avec des évolutions locales possibles », a prévenu la SNCF dans un communiqué jeudi. Vendredi, la circulation des trains était « fortement perturbée sur l'ensemble des lignes », avait indiqué la compagnie ferroviaire. La RATP prévoit, de son côté, un trafic normal sur le réseau du métro, à l'exception de quelques lignes, à la suite d'un nouvel appel à la grève ce samedi, alors que la direction générale de l'Aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d'annuler 20% de leurs vols prévus samedi et dimanche dans plusieurs aéroports, dont Paris-Orly, en raison d'une grève de contrôleurs aériens opposés à la réforme des retraites. « Pour la journée du 11 mars, le trafic aérien sera perturbé au départ et à l'arrivée des aéroports de Paris-Orly, Marseille, Toulouse, Nantes et Bordeaux », a prévenu la Direction générale de l'aviation civile dans un communiqué jeudi. Dimanche, seuls les aéroports d'Orly, Marseille et Toulouse seront concernés. Dans le secteur énergétique, les expéditions de carburants sont toujours bloquées ce samedi matin à la sortie des raffineries, sans provoquer de "problème d'approvisionnement » dans les stations-service, rapportent les médias, ajoutant que 6 dépôts pétroliers sur 7 sont bloqués. Paris, dont plusieurs arrondissements croulent sous les déchets ménagers, les éboueurs poursuivent leur grève reconductible depuis mardi. Il s'agit de la 7ème journée de mobilisation contre la réforme gouvernementale, après celles du 19 et 31 janvier et du 7, 11 et 16 février et le 7 mars. Le projet de réforme est rejeté par une majorité des Français, dont 61% approuvent le durcissement de la mobilisation syndicale contre le projet de réforme des retraites. Le même taux de Français pensent qu'il ne faut pas mettre en œuvre ce projet, soit 5 points de plus qu'il y a deux semaines et le plus haut niveau enregistré sur cet indicateur, d'après ce sondage de l'institut BVA. Pour accélérer les débats au Sénat, le gouvernement a déclenché, vendredi, l'article 44.3, aussi baptisé « vote bloqué », pour faire adopter le texte sur la réforme des retraites au Sénat. Cette procédure va permettre que le Sénat se prononce par un seul vote sur l'ensemble de la réforme, en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le gouvernement. Une nouvelle journée de grève et de mobilisation est prévue le 15 mars, jour de passage du projet de réforme devant la commission mixte paritaire.